Armée : « Opération séduction » auprès des entreprises
Yonne. Manifeste Pro Milès, recrutement de réservistes et cyberdéfense étaient au cœur des débats, jeudi soir, à la Maison de l’entreprise, avec la présence remarquée du général de corps d’armée, Yann Gravêthe.
Les trois armes avaient allié leurs forces, jeudi dernier, pour organiser un véritable débarquement à la Maison de l’entreprise, à grand renfort de véhicules militaires - un porteur polyvalent logistique équipé de système de chargement (PPLOG) et un véhicule de commandement (VT4) - ainsi qu’un simulateur de pilotage Mirage 2000. Alors que les combats font rage à l’Est et que la situation géopolitique semble toujours aussi troublée, la présence des forces armées avait pour objectif de renforcer les liens avec les entreprises locales, lors d’une conférence à laquelle participait, notamment, l’officier général de la zone de défense et de sécurité Est, le gouverneur militaire de Metz Yann Gravêthe.
« Dans ce contexte compliqué, les entreprises de l’Yonne peuvent à la fois soutenir et bénéficier de l’effort collectif de Défense de la France. Le marché de la Défense est en croissance puisque nous sommes passés en économie de guerre qui consiste à produire plus, plus vite, moins chère - autant que faire se peut - afin de soutenir l’Ukraine », explique le général Yann Gravêthe, qui a encouragé la cinquantaine d’entrepreneurs présents à parapher le manifeste Pro Milès afin d’élargir le cercle des entreprises accompagnant l’Armée, mais aussi les a exhortés à bien prendre la mesure des risques contemporains liés la cybersécurité. Une experte de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’intervention (Anssi) - Françoise Marmot - est venue en soutien pour appuyer le propos.
Objectif : 80.000 réservistes en 2030
Au-delà de la simple démonstration de force, les hommes de l’Armée de Terre, de la Marine nationale et de l’Armée de l’Air et de l’Espace souhaitaient aussi souligner l’importance d’incorporer des réservistes en entreprise. « Aujourd’hui, 70 % des réservistes viennent de l’entreprise. C’est une relation bijective et profitable aux deux parties. Cela renforce nos effectifs, d’une part, et nous allons passer de 40.000 à 80.000 réservistes d’ici à 2030. C’est utile pour les entreprises, d’autre part, parce qu’elles vont gagner en savoir-être puisque ces hommes et ces femmes sont formés dans nos services. »
Un enjeu crucial comme celui de la reconversion des militaires en fin de carrière à l’heure des difficultés de recrutement. Les interpénétrations entre les corps armés et le tissu économique local n’ont finalement jamais été aussi prégnantes.