ARNia : acculturer aux grands enjeux du numérique
Région BFC. Un appel à candidatures à destination des intercommunalités de moins de 50.000 habitants en faveur d’un numérique plus responsable a été lancé par l’agence le vendredi 6 décembre.
À l’occasion de la 3e édition du NEC BFC (Numérique en commun), Patrick Molinoz, président de l’Agence régionale du numérique et de l’intelligence artificielle (ARNia) a annoncé un appel à candidatures à destination des EPCI (établissement public de coopération intercommunale) de moins de 50.000 habitants pour favoriser l’acculturation au numérique responsable et le développement de ses usages. « Nous voulons aller plus loin que l’objectif inscrit dans la loi REEN (qui vise à réduire l’empreinte environnementale du numérique, Ndlr) qui s’applique aux collectivités de plus de 50.000 habitants (12 intercommunalités sur 113 en BFC) », explique le président de l’ARNia. Patrick Molinoz entend ainsi offrir aux plus petites EPCI le suivi et les conseils qu’elles méritent, sur la base du volontariat.
« L’accompagnement “Numérique Responsable” reposera notamment sur la méthode mise en place par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et un coaching effectué par l’équipe du GIP (Groupement d’intérêt public) au plus près des territoires », ajoute l’ARNia dans un communiqué. Dans les faits, cet appel à candidatures se fera en quatre étapes, en concertation avec les équipes interne des EPCI : partage de l’état des lieux sur l’impact du numérique ; diagnostic de l’empreinte environnementale du système d’information (SI) ; identification des leviers d’action pertinents ; élaboration et assistance à l’arbitrage du plan d’actions phasé et détaillé. L’année passée déjà, 15 collectivités ont été sélectionnées par l’ANCT sur l’ensemble du territoire français, dont le département de l’Yonne qui a été accompagné par l’ARNia dans l’élaboration d’une stratégie globale autour du numérique responsable.
Mutualiser les forces
L’idée derrière cet appel à candidature est aussi de montrer que la coopération territoriale est un levier important du numérique. « Il y a un vrai problème de conscience politique des enjeux numériques, observe Patrick Molinoz. La question est de savoir comment on exploite de la manière la plus pertinente possible pour l’amélioration des politiques publiques ces tuyaux. C’est un défi considérable car la matière est politiquement et techniquement obscure ». Pour l’heure, le constat est indéniable : dans le domaine du numérique, la puissance publique n’est pas suffisante face à la puissance privée. « À l’échelle de nos collectivités, la question de la mutualisation et de la péréquation – mettre en commun des moyens publics qui sont de plus en plus rares -, pour disposer de capacités à réfléchir et à agir le numérique dans le sens général, c’est vital. C’est essentiel de ne pas faire de politique politicienne dans ces sujets. On est au début de l’histoire. »