Attractivité : la « politique de la terre commune » en point de mire
Région BFC. L’AER était présente au salon de l’investissement immobilier (Simi) du 9 au 11 décembre porte de Versailles à Paris pour vanter les atouts de la région auprès des investisseurs.
L’Agence économique d’attractivité régionale (AER BFC) était à nouveau présente en 2025 sur le Simi, le salon de l’investissement immobilier à Paris. Son président Arnaud Marthey, également conseiller régional, vante non seulement le positionnement géographique de la région, à proximité des bassins économiques parisiens, lyonnais, ouvrant sur l’international, également voisin de la Suisse, mais aussi la disponibilité foncière, « avec plus de 2,8 millions de m2 de biens immobilier disponibles, cinq sites labellisés sites industriels clés en main et deux sites labellisés France 2030 ».
L’attractivité en BFC se décline en trinité, a ensuite expliqué Patrick Ayache, conseiller régional dédié : « L’attractivité économique, touristique et résidentielle ». Le dynamisme économique ? « Satisfaisant », assure-t-il. Le tourisme ? « Nous constatons une augmentation régulière. Nous travaillons maintenant sur les marges ». Reste le troisième item, qui doit permettre de pallier le vieillissement d’une population bourguignonne franc-comtoise en déclin, alors que « la démographie est essentielle pour la vitalité », a martelé Patrick Ayache.
C’est exactement pour répondre à cette préoccupation qu’une expérimentation a été lancée voilà un an par la région BFC, afin de booster l’attractivité résidentielle, avec un site (venez-vivre-en-bourgogne-franche-comte.fr) regroupant 35 territoires de BFC. L’objectif de 15.000 visiteurs n’a pas été atteint, mais le site a tout de même été visité par 12.100 personnes, 2.200 ayant ensuite pris contact avec un chargé d’accueil. 1.260 personnes ont été accompagnées ; cela a débouché sur l’installation de 400 personnes.
Un couple « entreprises-territoire »
Mathieu Dejouy, délégué général de la fédération des agences d’attractivité, de passage sur le stand régional où l’AER était accompagné de plusieurs territoires (Grand Besançon métropole, Grand Belfort Agglomération métropole, Communauté de communes du Gâtinais en Bourgogne, Communauté de communes du Jovinien, Pays de Montbéliard Agglomération, Communauté de communes Coeur de Loire, Communauté de communes Les Bertranges, Nevers Agglomération, Communauté de communes Nivernais-Bourbonnais et Communauté de communes du Sud Nivernais) a synthétisé les impératifs des régions pour booster leur aura auprès des décideurs comme des habitants, et leur assurer un avenir dynamique - « les facteurs d’attractivité évoluent, les attentes des potentiels nouveaux habitants évoluent, les territoires doivent s’adapter à l’offre des autres territoires » - avant d’ajouter un point saillant conditionnant cette attractivité, à savoir « la responsabilité territoriale des entreprises. L’endogène conditionne l’exogène, a-t-il rappelé, un tissu local dynamique vous permet d’être plus attractif vis-à-vis de l’extérieur ».
La traduction en jargon de marketing territorial de la maxime « On ne prête qu’aux riches »… Le futur de l’attractivité, estime l’expert, reposera moins sur les interventions de l’État que sur le « couple entreprises-territoire », avec une « politique de la terre commune ». Encore faut-il que les lois de décentralisation, univoques et ressenties comme hors sol (il suffit pour cela de lire les spécialistes de l’immobilier d’entreprises pour s’en convaincre, voir notre dossier spécial à ce sujet) ne sonnent pas comme autant de glas sur lesdits territoires dont les aspirations, les faiblesses et les atouts, très disparates, réclameraient davantage d’orfèvrerie et d’adaptation aux réalités locales dans la mise en oeuvre des décrets et des réglementations. Et que les ego de certains élus locaux assortis d’une tendance certaine à tirer la couverture à soi ne viennent pas entraver la nécessité de travailler ensemble pour un meilleur sort commun.