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La prise en charge des pathologies du cerveau s’organise au CHU Dijon Bourgogne

Santé. Pour s’adapter à la hausse à venir de maladies neurologiques en lien avec le vieillissement de la population, le CHU se dote de nouvelles unités neurologiques de pointe.

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Photo du CHU Dijon Bourgogne
(Crédit : Insee BFC)

C’est un double événement qui s’est déroulé le 21 décembre au sein du nouveau bâtiment Bocage Central Nord Est, plus simplement dénommé Hall D : l’extension de l’Unité de soins intensifs neuro-vasculaires (USINV), dont la capacité est portée de 10 à 15 lits et bientôt 20, et l’inauguration du nouvel hôpital de jour de neurologie spécialisé dans les troubles cognitifs et les pathologies du mouvement.

« Cette concomitance illustre l’étendue du périmètre sur lequel intervient le service de neurologie : nous prenons en charge aussi bien l’hyper-urgence, à travers l’accueil de patients victimes d’un Accident vasculaire cérébral (AVC), que des pathologies chroniques neuro-évolutives, telles que les maladies d’Alzheimer et apparentées ou Parkinson, explique Yannick Béjot, chef du service neurologie et vice-président recherche de l’établissement. Nous faisons face à une croissance importante du nombre de cas pris en charge, du fait notamment du vieillissement de la population. Dans ces surspécialités, des avancées majeures sont en cours en matière d’offre thérapeutique. L’ouverture de ces nouvelles unités permettra aux patients du CHU Dijon Bourgogne et de tout le territoire d’en bénéficier ».

Urgence, hôpital de jour et recherche

Dans le détail, l’USINV du CHU Dijon Bourgogne prend en charge les urgences neuro-vasculaires : AVC ischémiques ou hémorragiques, Accidents ischémiques transitoires (AIT), thrombophlébites cérébrales, hémorragies méningées. Il existe seulement deux unités de ce type sur le territoire de l’ex-région Bourgogne.

« L’USINV de Dijon est la seule au sein de laquelle il est possible d’effectuer une trombectomie mécanique, permettant de retirer le caillot par voie endovasculaire dans certains infarctus cérébraux, en bénéficiant d’un plateau technique de neuroradiologie interventionnelle de haut niveau. Unité reconnue pour sa compétence pointue, elle intervient auprès des hôpitaux de toute la Bourgogne et du Sud-Haut-Marnais pour assurer des actes de télémédecine et garantir une prise en charge optimale des AVC », précise le CHU dans un communiqué.

Hier située au premier étage de l’hôpital, l’USINV se trouve désormais dans le même bâtiment que les services d’urgences et d’urgences pédiatriques. Opérationnelle depuis le 19 octobre, le service fonctionne avec 18 infirmières et infirmiers, neuf aides-soignantes et quatre agents de services hospitaliers et de nouveaux recrutements sont d’ores et déjà prévus.

Les maladies neuro-évolutives telles que Parkinson voient leur prévalence augmenter très fortement avec l’âge, passant d’un chiffre proche de zéro à 2 % pour les personnes âgées de 85 à 90 ans. « En Bourgogne, l’accueil de ces patients était rendu compliqué par deux facteurs : la nécessité de déployer une approche pluridisciplinaire incluant la prise en compte de problématiques sociales ou psychologiques, de motricité ou d’appui aux aidants, ce qui s’avérait difficile en consultation de neurologie et des délais d’obtention d’un rendez-vous avec un neurologue hospitalier très longs (jusqu’à dix mois pour un premier rendez-vous au CHU) » relate Gwendoline Dupont, neurologue spécialiste des maladies du mouvement.

« Ce nouvel hôpital de jour, proposant une prise en charge multidisciplinaire et spécialisée sur les pathologies neuro-évolutives, est unique en France. Sa plus-value pour le patient réside principalement dans le fait qu’il propose des rendez-vous dans une autre temporalité que celle habituellement proposée à l’hôpital. Des rendez-vous avec des professionnels variés : kinésithérapeute, orthophoniste, diététicienne, assistante sociale… et bien sûr neurologue, concentrés sur une seule journée, plus longs (au moins 45 minutes chacun) et permettant de balayer l’ensemble des problématiques auxquelles il est confronté, lui et ses proches ».

Par ailleurs, désormais implanté dans les locaux voisins de l’hôpital de jour, le Centre mémoire ressources et recherche (CM2R) est un partenaire pour la conduite de programmes de recherche du CHU. « L’hôpital de jour permet de recruter plus facilement des patients susceptibles de participer à des essais cliniques. Il contribue ainsi à ce que des patients du CHU ou des hôpitaux de la région ou de Haute-Marne avec lesquels il travaille bénéficient des traitements dernière génération. Les premières thérapeutiques contre la maladie d’Alzheimer arrivent en effet bientôt en Europe. Le CHU Dijon Bourgogne est, grâce à ses unités de pointe de neurologie, identifié comme un établissement pourvoyeur de patients », affirme Sophie Mohr, coresponsable de l’hôpital de jour et responsable du CM2R.