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Une ressourcerie pour le monde culturel

Culture. Pour accompagner le secteur culturel dans une démarche de réemploi, plusieurs partenaires travaillent à la réalisation d’une ressourcerie dédiée qui pourrait voir le jour en 2025.

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Photo de Guy Tellez
(Crédit : DR)

Au moins 300 tonnes de décors et d’équipements culturels se destinent à la déchetterie chaque année en Bourgogne-Franche-Comté. Alors que le secteur a peu recours au réemploi, un projet de ressourcerie nait depuis 2021. « Nous avons commencé par réaliser un diagnostic territorial » explique Guy Tellez, porteur du projet Encore. Accompagné par la Coursive et le collectif « Nous sommes ressources », l’idée a reçu le soutien de l’ADEME et du Conseil régional pour le financer. A titre d’exemple, sur les 66 000 mètres carrés de moquette utilisée par Congrexpo, un peu plus de la moitié profite d’une seconde et dernière vie. « Tout peut être recyclé mais on veut améliorer l’usage en amont pour éviter le processus de recyclage, consommateur d’énergie. Le réemploi est moins impactant et évite l’extraction et la production de matériaux neufs. »

Evaluer la faisabilité

Après le diagnostic, les partenaires ont mené l’étude de faisabilité pour créer une ressourcerie capable de recueillir les matériaux d’environ 80 structures régionales disposant d’atelier de fabrication. « Les théâtres, les musées mais aussi les entreprises évènementielles et les menuisiers agenceurs pourront confier leurs décors à la ressourcerie Encore. » Dans un lieu qui reste à définir et qui prendra la forme d’un chantier d’insertion, les matériaux retrouveront leur état brut pour ensuite être remis sur le marché. « Une fois valorisés, ces gisements bénéficieront aussi bien aux grandes que petites structures qui ont moins de moyens mais aussi aux associations et particuliers à prix accessible. »

L’objectif est de retraiter 50 tonnes par an dès 2025. « Nous avons besoin d’un bâtiment d’au moins 1 000 mètres carrés. Nous privilégions une zone d’activité économique à redynamiser. » Le 15 février prochain à la maison régionale de l’innovation, Guy Tellez et ses partenaires restitueront les résultats du diagnostic et de l’étude portant sur le réemploi de ces productions éphémères. « Ce projet a une dimension culturelle, environnementale, territoriale mais aussi économique. Les enjeux d’écoconception intéressent déjà l’AER qui suit le projet. À terme, nous espérons travailler avec des industriels sur des essais et la mise en œuvre de techniques ou matériaux alternatifs. Pour l’heure, les structures culturelles montrent une attente forte. »