Auxerre, des chantiers tous azimuts !
Travaux. Dans quelques semaines, les premières opérations de réhabilitation d’envergure arriveront à leur terme scellant quelques promesses formulées dans le projet décennal de territoire. L’occasion pour la municipalité d’organiser, lundi 2 septembre, une large revue de détail des travaux en cours, avant de rendre à la population certains lieux symboliques de la ville.
Une navette électrique spécialement affrétée au départ de la place des Cordeliers. Des élus tout sourire de retour de vacances. Un road-trip ensoleillé à travers les différents quartiers, le tout dans une relative indifférence de la presse locale invitée à l’événement…
À Auxerre, la sacro-sainte rentrée des classes était accompagnée, cette année, d’un peu coutumier tour d’horizon des travaux engagés aux quatre coins de la cité. Des opérations programmées dans le cadre du projet de territoire 2021-2031 qui ne représentaient jusqu’ici que désagréments pour certains, et pomme de discorde pour d’autres, tant la ville s’est transformée en chantier à ciel ouvert au fil des derniers mois. « Les habitants vont bientôt se rendre compte du travail accompli par les équipes… », soufflait d’ailleurs un proche collaborateur du maire.
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Intégralement vitrées et dotées de pare-soleil pour un meilleur confort thermique, les nouvelles galeries du conservatoire offrent une continuité architecturale qui participe au renouvellement urbain du quartier Rive Droite. (Crédit : JDP) -
Lieu incontournable des réunions festives, politiques, syndicales ou associatives de la ville, la salle Vaulabelle a bénéficié de travaux conséquents conciliant modernisme et esprit industriel. (Crédit : JDP)
La première étape de ce circuit organisé ne devrait néanmoins pas bouleverser outre mesure le quotidien des Auxerrois. À l’automne, l’Espace 1000 ouvrira en effet ses portes à Auxerrexpo. Composé de trois salles dont deux équipées de cloisons amovibles, ce nouvel outil mis à disposition du délégataire de service public - Centre France Événements - vise à développer le tourisme d’affaires dans la préfecture de l’Yonne en y accueillant congrès et séminaires de taille moyenne.
« Avec la proximité immédiate de l’A6 et la saturation des complexes en métropole, nous avons une belle carte à jouer dans ce domaine, d’autant que nous avons des arguments à faire valoir comme le patrimoine, la culture et l’art de vivre… », assure-t-on avec enthousiasme. Reste à régler un détail non négligeable : une capacité hôtelière sous-dimensionnée sur le territoire. Plus de 15 mois de travaux et près de 1,6 M€ d’investissement auront été nécessaires pour mettre à niveau l’infrastructure.
Bâtiments pompidoliens...
La réhabilitation intégrale des 2.600 m² du conservatoire à rayonnement départemental représentait, quant à elle, un tout autre défi. « Ce bâtiment insalubre qui accueillait 600 élèves ne répondait plus du tout aux exigences les plus élémentaires en matière de confort, de sécurité et de sobriété énergétique. Il y avait donc urgence à intervenir », précise Crescent Marault, maire d’Auxerre. Lancé en 2022, le chantier devrait se terminer avant la fin de l’année, mobilisant quelque 10 M€ de financements croisés (département, État, région). Tout aussi attendue et « Ô combien » symbolique, la fin des travaux à la salle Vaulabelle devrait ravir plusieurs générations d’Auxerrois. Engagée depuis plus d’un an et après une nécessaire phase de désamiantage, la restauration de l’iconique lieu de fêtes et manifestations touche à sa fin.
Révélée à la lumière, la charpente métallique fabriquée par les établissements Guilliet sera partie prenante des festivités futures, tout comme l’espace bar dont l’esprit « seventies » a été savamment conservé. D’une capacité d’accueil de 700 personnes qui pourra être portée à 1.200 le cas échéant, l’ancien réfectoire ouvrier symbolisera plus que jamais le trait d’union entre le centre historique et le futur écoquartier Batardeau-Montardoins. « Cela fait des décennies que les différentes municipalités évoquent cette restauration. Jean-Pierre Soisson en parlait déjà quand il était maire… ». Soit il y a 25 ans au bas mot ! Coût de l’opération : 3,5 M€.
… Et Central Park à l’Auxerroise
Cette excursion intra-urbaine ne pouvait décemment se dérouler sans faire escale dans le quartier Sainte-Geneviève où la démolition du Phare et la désintégration de la dalle de béton offrent un spectacle des plus singuliers. Inscrite dans le cadre du Nouveau programme national de renouvellement urbain doté de 132 M€, cette opération au long cours vise à y implanter une future cité scolaire. Rendez-vous pour cela à l’horizon 2032. Dans l’immédiat, l’un des premiers espaces publics à être rendus à la population devrait être la place du Maréchal-Leclerc dont la livraison est attendue en décembre.
« Bitumée et sans âme, elle a été caractérisée comme un véritable îlot de chaleur avec des températures relevées de plus de six degrés au-dessus des normales saisonnières. Elle va être arborée et dotée d’une fontaine végétale. Cela va devenir le poumon vert du centre-ville avec vue sur la splendide tour de l’Horloge », promet Nordine Bouchrou, l’adjoint en charge de l’urbanisme, des travaux, du cadre de vie et de l’accessibilité. Un investissement de 2,2 M€ dont près de 200.000 € pour la seule végétalisation qui devrait intervenir dès le printemps prochain.