Baptême national pour le réseau de chaleur de Fontaine-Française
Énergie. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, était l’invitée d’honneur de l’inauguration du réseau de chaleur de la petite commune. Un investissement de 1,6 million d’euros par la régie Côte-d’Or Chaleur (Siceco), dont 830.000 euros de subventions.
Même si elle assure qu’aller sur le terrain fait partie de son mandat, la présence de Yaël Braun-Pivet a fait sensation dans la petite commune (883 habitants) de Fontaine-Française. D’autant que la présidente de l’Assemblée nationale, entourée de deux députés côte-d’oriens de la majorité présidentielle - Fadila Khattabi, également présidente de la commission des affaires sociales et Benoît Bordat - avait fait le déplacement pour inaugurer le réseau de chaleur de la commune, « un projet structurant, intéressant pour le territoire. » Dont acte.
838.000 euros de subventions
Situé au centre du village, le réseau de chaleur est composé d’une chaudière bois de 600 kilowatts-heure qui alimente un réseau de 835 mètres desservant plusieurs équipements de la commune : établissements scolaires dont un collège, des logements sociaux, une maison d’accueil pour personnes âgées, un foyer médicalisé, le gymnase et des locaux administratifs. Une installation conséquente pour un investissement qui ne l’est pas moins : 1,6 million d’euros pour ce projet dont le maire de Fontaine-Française, Nicolas Urbano, a confié la maîtrise d’ouvrage au Siceco qui l’a piloté et l’exploite via sa régie Côte-d’Or Chaleur.
L’investissement a été supporté par des subventions Feder-Région, Fonds chaleur de l’Ademe pour 550.000 euros et conseil départemental de Côte-d’Or pour un total de 838.000 euros. Venant se substituer à six anciennes chaudières à fioul, cet équipement qui utilise des ressources locales (SAS Pôle biomasse Hautes-Côtes à Chambœuf) permet d’éviter le rejet de 400 tonnes de CO2.
« Cela montre une chose : il faut faire confiance aux élus locaux, a déclaré François Sauvadet, président du conseil départemental de Côte-d’Or. Trop longtemps, l’État a considéré qu’il ferait mieux face aux difficultés auxquelles notre pays est confronté. Je pense que c’est une erreur. L’État doit être à nos côtés. »
Les zones rurales, « pas des secondes zones »
Pas de quoi déstabiliser Yaël Braun-Pivet qui vient, rappelons-le, de présider les débats houleux lors de l’examen de la réforme des retraites. La présidente de l’Assemblée nationale a loué l’implication du maire et rappelé l’engagement de l’État en ce sens via le Fonds chaleur, piloté par l’Ademe : « Au total ce sont 50 millions d’euros de crédit qui ont été engagés dans ce fonds, pour la réalisation de projets de toutes tailles, en BFC. Oui l’État s’engage résolument pour permettre des modes de vie plus respectueux de l’environnement, pour chacun et partout. En utilisant la biomasse, en valorisant les atouts d’un territoire forestier, vous améliorez considérablement votre bilan carbone. Nos zones rurales ne sont pas de secondes zones, mais des territoires inventifs et plein de ressources. »
Et la ressource ?
De quoi agacer en coulisses la sénatrice de la Côte-d’Or Anne-Catherine Loisier, présidente du groupe d’étude « Forêt et filière bois » au Sénat, qui siège au bureau de la Fédération nationale des communes forestières : « On parle de tout, sauf de la ressource ! » Il est vrai que la gestion des forêts, leur replantation, le choix des essences alors que le réchauffement climatique est une réalité qui aurait sûrement mérité quelques mots.