Canal de Bourgogne : un chantier de 854.000 € co-financé par VNF
Yonne. À Tonnerre, à partir de la mi-août, les travaux lancés par Voies navigables de France sur le bief 95Y affichent le double objectif de sécuriser les berges et de préserver la ressource en eau.

Le canal de Bourgogne, véritable colonne vertébrale du tourisme fluvial régional, a vu certaines de ses berges se fragiliser au fil des années, notamment à cause de l’érosion générée par le passage des bateaux. Mais ce sont surtout les crues de 2024 qui ont précipité l’intervention de Voies navigables de France (VNF).
Le bief concerné, long de plusieurs centaines de mètres, présentait des désordres hydrauliques préoccupants, avec des fuites d’eau compromettant la stabilité des berges. La véloroute, aménagée sur la rive gauche, était elle aussi potentiellement menacée. Le chantier concernera 455 mètres de berge en rive droite, près de l’écluse 95Y, et 552 mètres en rive gauche, vers l’écluse 94Y.
Classée au titre de la sécurité des ouvrages hydrauliques, cette portion du canal nécessite donc une intervention rapide pour garantir la continuité des usages : navigation, circulation cycliste et gestion efficace de la ressource en eau. « Ce chantier répond à des enjeux structurels mais aussi environnementaux : préserver l’étanchéité du canal, limiter les pertes d’eau, et assurer la pérennité des aménagements », souligne VNF.
La méthode retenue : l’installation de palplanches, des éléments métalliques enfoncés verticalement dans le sol pour consolider les berges et colmater les fuites. Ces travaux seront réalisés par la société SEG à l’aide d’une pelle hydraulique montée sur le ponton, équipée d’un vibreur. La navigation sur le canal ne sera pas interrompue et la circulation sur la véloroute sera maintenue, bien qu’une vigilance particulière soit demandée aux cyclistes à proximité du chantier.
Le coût total de l’opération s’élève à 854.000 €, dont 300.000 € pris en charge par le Contrat de plan État-région au titre du volet « Mobilités ». Le reste du financement est assuré par VNF. Ce projet s’inscrit dans une stratégie nationale de modernisation des infrastructures fluviales, visant à améliorer la performance hydraulique des réseaux dans un contexte de raréfaction de la ressource en eau.
Avec 6.700 kilomètres de voies navigables sous sa responsabilité, VNF ambitionne de faire du fluvial un moteur de développement économique, écologique et social. En misant sur une gestion fine de la ressource, la dynamisation du tourisme durable et la modernisation des équipements, l’établissement public veut ainsi valoriser ce patrimoine d’ingénierie au service des territoires. À Tonnerre, cette opération technique pourrait bien être le premier jalon d’une série de réaménagements à venir sur l’ensemble du canal.