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Chantier de la Grande bibliothèque : prémices d’une renaissance annoncée

Doubs. Le chantier de la Grande bibliothèque de Besançon, porté par Grand Besançon Métropole et l’Université Marie et Louis Pasteur, a ouvert ses portes à la presse pour une visite. Une première pour ce chantier hors normes, le seul par son objet et son ampleur en France en site urbain, qui coûtera au total 90 M€.

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Vues depuis les ouvertures de l’aile Saint-Bernard. Un travail titanesque de décaissement a dû être réalisé sur l’emprise du bâtiment neuf qui reposera sur une forêt de 106 pieux béton afin de se prémunir des éventuels remontées d’eau ou des étiages du Doubs. Au fond, un vestige du mur Vauban. Un objet de mémoire, peut-être une maquette, est prévu pour rappeler l’existence de l’ouvrage. (Crédit : JDP.)

Ce sera sans doute aucun le chantier emblématique de ce début de siècle à Besançon que celui de cette Grande bibliothèque qui, au-delà de son objet déjà inédit (bibliothèques grand public et universitaire et pôle d’animation culturelle en un même lieu), vise aussi à transformer totalement le quartier Saint-Jacques en intégrant le bâtiment Saint-Bernard datant du XVIIe siècle (inscrit au titre des Monuments Historiques) de l’ancien hôpital et en rendant le site, jusque là clos, à la fréquentation.

Mardi 29 juillet, les équipes de Grand Besançon métropole, porteur, avec l’Université Marie et Louis Pasteur, de ce projet hors normes (voir encadré) avaient organisé une visite de ce chantier titanesque marqué par l’installation, quelques jours plus tôt, d’une imposante grue à tour, toujours impressionnante en site urbain, et encore plus en milieu sauvegardé.

Vues depuis les ouvertures de l’aile Saint-Bernard. (Crédit : JDP.)

Passée la base vie, l’emprise du futur bâtiment neuf révèle son immensité alors que les équipes commencent à couler la centaine de pieux béton qui viendront soutenir l’ouvrage et dont la mise en oeuvre permet de faire face aux éventuelles remontées d’eau ou de l’étiage du Doubs tout proche. L’espace sera d’ailleurs cuvelé (hors d’eau). Un travail de décaissement a donc dû être entrepris sur des centaines de mètres cubes, révélant les vestiges d’une fortification Vauban dont la mémoire sera rappelée, peut-être par la présence d’une maquette.

La Grande bibliothèque qui accueille également la bibliothèque d’étude et de conservation (relevant de la Ville de Besançon) aura, dans ce bâtiment neuf, un espace réservé à la conservation des ouvrages et documents rares.

La visite de l’aile Saint-Bernard, ancienne maternité désormais débarrassée des vestiges de son ancienne vie (faux plafonds...) et dépollué de son amiante, laisse apparaître la charpente traditionnelle de 18e siècle et ses plafonds à la française. C’est là que prendront place bureaux et espace universitaire.

Un site propre

Christophe Bergerot, directeur de l’architecture à Grand Besançon métropole. (Crédit : JDP.)

Le bâtiment, conçu par l’architecte parisienne Pascale Guédot (équerre d’argent en 2010) avec le cabinet Amiot Lombard à Besançon répondra, bien entendu, aux objectifs de la RE 2020. « On a simulé une canicule, explique Christophe Bergerot, directeur architecture du département architecture et bâtiments de Grand Besançon métropole, afin que le bâtiment présente un taux d’inconfort, c’est-à-dire supérieur à 28°, de moins de 3% du temps d’usage. » Deux puits géothermiques assureront le rafraîchissement, tandis qu’un raccordement au réseau de chaleur fournira le chauffage. La façade est en double peau bois / alu. Enfin 376 panneaux photovoltaïques sur les toits terrasses du bâtiment neuf viendront alimenter le site en énergie propre. Leur coloris a été étudié pour qu’ils se fondent dans ce quartier sauvegardé et restent discrets « même depuis la colline de Chaudanne ou la Citadelle ! », assure Christophe Bergerot. Seule réalisation de cette ampleur en milieu protégé de surcroît (il fait l’objet depuis 2012 d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur), la Grande bibliothèque aura valeur d’exemple d’un projet politique d’ampleur servant un objectif de réhabilitation architecturale d’une friche urbaine au seul profit de l’intérêt public.

(Crédit : JDP.)