Conjoncture économique : le regard des banques
Économie. Une atmosphère générale d’inquiétude et d’attentisme due aux incertitudes économiques, géopolitiques et politiques, c’est ce que retiennent les banques régionales de la situation actuelle, entraînant, en BFC un ralentissement des investissements et une chute du climat des affaires.

« L’incertitude est le maître mot, qu’elle soit d’ordre géopolitique, politique ou fiscale », affirme Pierre Fromont, expert financier à la CEBFC. Une situation jugée « pesante » par les entreprises et qui a un impact direct sur la confiance : « l’indice du climat des affaires et de l’emploi publié par l’Insee a chuté au moment de la dissolution et n’a pas retrouvé son niveau antérieur », indique Pierre Fromont. « Conséquence directe : les chefs d’entreprise tardent à lancer leurs projets, préférant les reporter ou les revoir en termes de périmètre, ajoute François de Laportalière, directeur général de la BPBFC. L’accès au financement pour certains clients est limité par la persistance de taux d’intérêt longs élevés. Contrairement aux taux courts fixés par la Banque centrale européenne, qui ont fortement baissé, les taux longs n’ont pas diminué de manière corrélée ou autant que les investisseurs auraient pu l’espérer ».
Un passage direct en liquidation
Pour les banques, cette période incertaine se traduit par une forte progression du coût du risque, reflétant les difficultés croissantes pour les professionnels à honorer leurs échéances.
Plusieurs secteurs régionaux sont particulièrement touchés. Le BTP et l’immobilier connaissent de fortes difficultés, dues notamment à une baisse marquée des carnets de commande. « L’impact sur le financement immobilier a été drastique, surtout dans le neuf. À titre d’exemple, le financement immobilier dans la région est passé d’un pic, au plus fort de l’activité, avec 2,5 Mds€ de crédits engagés, à un plus bas à 800 M€ l’année dernière. Une légère remontée est attendue cette année, pour atteindre peut-être les 950 M€ », appuie François de Laportalière. La filière automobile manque également de visibilité, notamment en raison de l’incertitude concernant les futures technologies « Les constructeurs s’étant lancés à corps perdu dans l’électrique souffrent actuellement ». Le secteur de l’hôtellerie est fortement impacté, principalement en raison de la baisse des nuitées professionnelles, souvent liées aux chantiers.
Enfin, le nombre de défaillances d’entreprises reste élevé. « Au T2 2025, la BFC a enregistré 513 procédures collectives, avec un taux de liquidation judiciaire atteint 63,7 %, annonce Pierre Fromont. Il y a une tendance inquiétante qui voit les entreprises en difficulté passer directement en liquidation plutôt que par un redressement judiciaire ou un plan de continuation, comme c’était le cas auparavant ». Malgré ce tableau général, certains secteurs résistent. Le tourisme (incluant la restauration) et l’agriculture (notamment l’élevage et la viticulture haut de gamme) semblent moins impactés comme le tourisme (incluant la restauration) et l’agriculture (notamment l’élevage et la viticulture haut de gamme). Les entreprises exportatrices s’en sortent bien, surtout celles orientées vers des pays autres que les États-Unis : « L’activité internationale traitée par la Caisse d’Épargne a été multipliée par trois en quatre ans ».