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Croissance et résilience en Bourgogne Franche-Comté

Économie. D’après la dernière enquête de la Banque de France, les chiffres d’affaires des entreprises de la région ont progressé en 2022… une croissance qui devrait se poursuivre plus modérément en 2023.

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Piles de pièces représentant une croissance
(Crédit : Pixabay)

« Les entreprises sont entrées dans la crise énergétique et ukrainienne en assez bonne santé financière avec des marges élevées, un endettement certes aggravé pendant la crise sanitaire mais des trésoreries largement reconstituées. »

S’il ne fallait retenir que deux termes pour illustrer l’économie de la Bourgogne Franche-Comté, ceux-ci pourraient être croissance et résilience, comme l’a démontré la Banque de France et son directeur régional, François Bavay, lors de la présentation de la dernière étude annuelle sur les entreprises de la région mercredi 22 février depuis l’Institut Agro Dijon.

« Nous avons une région qui se porte bien comparativement aux autres, mais qui dans l’industrie est exposée à la mutation d’un secteur, celui de l’automobile. Sinon, pour le reste, les services se portent comparativement au reste de la France sans écart particulier et nous avons une construction qui est plutôt bien orientée. »

« Les difficultés d’approvisionnement s’estompent sauf dans quelques secteurs, en revanche, les difficultés de recrutement persistent dans tous les domaines. »

« Les hausses fortes de l’énergie et des coûts de production seront partiellement répercutées sur les prix de vente. On aura donc une contraction des marges des entreprises, mais on n’aura pas l’arrêt brutal que l’on craignait encore il y a quelques temps », détaille-t-il.

Au total, 1455 entreprises régionales ont été interrogées entre décembre et janvier, couvrant plus de 60% des effectifs de l’industrie, près de 28% des effectifs des services aux entreprises et quelque 30% des effectifs de la construction.

Des chiffres d’affaires et des effectifs en progression

En 2022, les chiffres d’affaires des entreprises industrielles progressent de 4,1%. « Dans le détail, nous avons effectivement le segment du matériel de transports qui englobe l’industrie automobile et qui a connu un recul de 17,7%, tirant la tendance vers le bas. Sinon, tous les autres secteurs sont en croissance, que ce soit les équipements électriques et fabrication de machines à +5,1%, l’agroalimentaire à +9,4% et tous les autres produits industriels qui affichent une progression de leurs chiffres d’affaires de 12,2% », développe Régis Pernon, responsable des actions économiques en Bourgogne Franche-Comté, auprès de la Banque de France.


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Côté effectif, la croissance est plus modérée à +1,4% : « On retrouve les deux segments industriels qui ont eu la plus forte croissance en chiffre d’affaires, l’agroalimentaire qui a augmenté ses effectifs de 2,6% et les autres produits industriels de 2,5%. Le matériel de transports enregistre une baisse des effectifs de 2,1%, réalisée principalement via les volants d’intérimaires et n’impactant pas le taux de chômage. Enfin, dans les équipements, les effectifs sont stables malgré une croissance freinée par les problèmes d’approvisionnement en semi-conducteur », poursuit-il.

Concernant les activités de services aux entreprises, la croissance de 8% est assez nette avec un effet prix, même si elle reste en-deçà des prévisions des chefs d’entreprises (11%) à cause, principalement, des difficultés de recrutement…les effectifs du secteur ayant augmenté de 5,5%.

Dans le détail, le segment du transport affiche une progression de 11,7% de son chiffre d’affaires et de 8,2% de ses effectifs. Le secteur de l’ingénierie est quant à lui en croissance de 3,9% et voit ses effectifs progresser de 4,5%. Quant aux activités liées à l’emploi, elles croissent de 2,7% et ont augmenté leurs effectifs de 4,2%.

Enfin, tous les segments de la construction sont aussi en croissance (5,6%). Si les effectifs ont progressé de 2,3%, le BTP connaît lui aussi des problèmes de recrutement. « C’est un secteur qui pourrait faire encore mieux s’il trouvait les compétences nécessaires sur le marché de l’emploi », estime le directeur régional de la Banque de France.

Une croissance plus modérée en 2023

« Dans l’industrie, globalement, les chefs d’entreprises anticipent une croissance de 2,3% de leurs chiffres d’affaires, avec une stabilité à l’export (+0,4%) et une progression de leurs effectifs de 1,2% », dévoile Régis Pernon. Les perspectives de croissance des services aux entreprises sont quant-à-elles en progression de 5,1%, avec une hausse des effectifs de 2,3%. « Enfin, pour ce qui est de la construction, on sera sur une stabilité (+0,1%), sachant qu’on sort d’une belle année 2022. Et +1,6% d’effectifs », conclut le responsable des actions économiques.