Dauphine Dijon, point d’étape
Bâtiment. Le groupe Demathieu Bard organisait mercredi 3 avril une visite du chantier de Dauphine Dijon, ex-centre Dauphine. Des travaux techniques et complexes au cœur du centre-ville sauvegardé qui doivent prendre en compte la vétusté d’un bâtiment inauguré en 1973 et la charge supplémentaire apportée par la structure métallique du futur complexe.
C’est un chantier qui fait maintenant partie de la vie des Dijonnais : la transformation du vénérable Centre Dauphine -inauguré en 1973 -en un complexe hybride mêlant une petite dizaine de lots de bureaux (la division Healthcare du groupe Urgo ainsi que le cabinet de conseil Modulopi ont déjà signé), une dizaine de commerces en rez-de-chaussée et au premier étage - « une offre renouvelée par rapport à ce que nous connaissions », explique Jeff Lacour, responsable projets dans le groupe Demathieu Bard Immobilier -, des espaces de restauration.
L’ambition de ce projet porté par Marc Fortunato, président de Dauphine Invest SA : redevenir le centre névralgique du quartier entre rue Piron, rue Bossuet et rue du Bourg, mais également une ponctuation sur l’axe menant de la Cité de la gastronomie et du vin via la rue Monge (en réfection) à la rue de la Liberté tout en redonnant vie à ce site emblématique de Dijon devenu, au fil du temps, une verrue.
« L’accompagnement de Dauphine Dijon est même inscrit dans le programme municipal, rappelle Nadjoua Belhadef, adjointe au maire de Dijon en charge du commerce et de l’artisanat. C’est un projet important pour nous à plusieurs titres, parce qu’il s’intègre complètement dans notre volonté de développer l’attractivité du territoire, tant sur l’aspect commercial que sur l’aspect touristique. Sur ce dernier aspect, on inclut cette dimension patrimoniale et architecturale, grandement respectée par les personnes impliquées dans le projet ».
Reconstruire sur soi
Sur ces points précis, Christelle André du cabinet AA Group associé à Outsign (Paris) sur ce chantier est formelle : « L’inscription dans un site existant est la cible numéro 1 que l’on a visée dans notre démarche Haute qualité environnementale. Dialoguer avec la ville, s’intégrer tout en douceur. Nous avons travaillé à quatre mains sur le design, les matériaux, les silhouettes. Il fallait affermir ce mariage entre l’ancien à sauvegarder et une écriture contemporaine qui puisse parler à chacun : les Dijonnais aiment le centre Dauphine et ont besoin de retrouver une identité ancrée au milieu du territoire et notamment de la Bourgogne. » Ainsi cette inscription passe par le maillage métallique en écho aux pans de bois, les toits à écailles rappellent la tradition des tuiles vernissées quand l’or se retrouve par exemple au Musée des Beaux-Arts.
Au centre du chantier, anciennement la verrière du centre Dauphine, on peut se rendre compte de la volonté de « conserver une partie du patrimoine existant, explique Jeff Lacour. Les structures poutres en béton sur lesquelles on est venu élever une partie de la charpente métallique, des façades et des menuiserie extérieures ont été gardées ».
Prouesse technique
« L’amiante a été retirée et on est venu greffer une structure métallique qui permet l’élancement et les formes souhaitées par l’architecte mais aussi de minimiser les charges sur les anciens porteurs qui traversaient le parking et s’appuyaient sur les fondations existantes, détaille Alexandre Perga, directeur adjoint Demathieu Bard construction. On a quand même eu des adaptations à faire : une des fondations principales va recevoir 77 tonnes de plus qu’auparavant ce qui a nécessité un chantier dans le chantier, une prouesse technique : nous sommes venus réaliser des micropieux au cinquième niveau de sous-sol, avons percé le mur qui descend les charges, créé un portique métallique sur lequel nous avons appliqué des vérins pour soutenir l’ensemble de la structure du parking et de la structure métallique le temps de reconstituer une fondation définitive capable elle de supporter les charges ».
Carrossées d’échafaudages, lesdites façades laissent deviner leurs silhouettes. Mais c’est en grimpant au niveau de ce qui accueillera les bureaux puis le futur restaurant panoramique que l’on prend véritablement conscience de la place que va occuper Dauphine Dijon vis-à-vis de son environnement. La vue sur les toits et les monuments emblématiques dijonnais est assez incroyable !
575 emplois à terme
45 personnes œuvrent en permanence sur le chantier, avec une montée à 60 en effectif de pointe, 20 PME locales seront mobilisées en sous-traitance. C’est depuis la rue Bossuet que se verront les prochains travaux spectaculaires, avec la pose des façades en verre. À terme, Dauphine Dijon va abriter 1.300 mètres carrés de restauration, 4.800 mètres carrés de bureaux et 3.700 mètres carrés de commerce. Ce seront au final 575 emplois sur site (en comptant les 250 transfuges du groupe Urgo depuis le siège de Chenôve), une clientèle renouvelée pour les commerces de Dauphine Dijon mais également des rues alentour. L’ouverture est prévue au 1er semestre 2025.