Dijon affiche au moins 60 millions d’euros d’investissement pour 2024
Développement. Lors du Conseil municipal du lundi 20 novembre, François Rebsamen, maire de Dijon, affirme la bonne santé financière de sa ville, défendant un budget primitif 2024 dans la lignée des précédents.
C’est dans un contexte national et international complexe, marqué notamment par l’incertitude sur les recettes fiscales des communes, la crise énergétique, la forte poussée inflationniste ou encore l’urgence environnementale, que Dijon poursuit la mise en œuvre du programme de mandat 2020-2026 et maintient le cap sur ses ambitions pour le développement du territoire, « grâce à une gestion budgétaire prudente, rigoureuse et maîtrisée », explique la mairie de Dijon.
Cela se traduit par le maintien d’un niveau d’investissement élevé - évalué entre 60 et 65 millions d’euros – permettant à la ville d’accélérer les financements « indispensables à la transition écologique et énergétique ; de ne pas être contrainte d’avoir recours à l’emprunt ; de continuer d’inscrire la ville dans la dynamique de relance économique engagée à l’issue de la crise sanitaire ».
Dijon est également engagée dans son désendettement, pour la 15e année consécutive : « aujourd’hui la dette est de 110 millions d’euros et devrait diminuer à 100 millions d’euros en 2024, précise François Rebsamen. Il faut rappeler qu’elle était montée à 240 millions d’euros (fin 2008, ndlr) ». La ville affirme maintenir une situation financière « solide, avec un niveau d’épargne brute autour de 25 millions d’euros et une capacité de désendettement inférieure à cinq années ».
Actions plurisectorielles
Si François Rebsamen rappelle la volonté forte de la ville en matière de transition climatique et de développement durable, avec l’objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et la réduction de 40% de ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 « tout en tenant compte des enjeux économiques et sociaux », la ville ne s’arrête pas là.
Côté patrimoine, le Cellier de Clairvaux – occupé 252 jours par an - aura droit à une rénovation, tandis que la salle de Flore – occupée 200 jours par an -, côté ouest du Palais des Ducs, sera rénovée et rendue accessible grâce à des enveloppes financières prévisionnelles respectives de 1 million et de 1,8 million d’euros. La rénovation des 75 écoles dijonnaises se poursuit également dans le cadre de la troisième phase de déploiement du plan Grande ambition éducative 2030, mobilisant un investissement total de 75 millions d’euros jusqu’en 2031.
Le maire est par ailleurs revenu sur la désaffectation de l’école des Marmuzots qui engendre un investissement de 5 millions d’euros en faveur de l’école Victor Hugo pour « végétaliser la cour, refaire la restauration et accueillir les enfants qui viennent des Marmuzots ».
Le terrain de l’ancienne école verra naître des habitations : « le projet du promoteur Seger a été retenu », confirme François Rebsamen. L’immobilier justement, apparait comme un secteur sous tension : « on entre dans une période extrêmement difficile en matière de logement, constate François Rebsamen. En 2024-2025, pour sortir des logements, il va falloir être très volontariste ».
Rappelons que le maire a promis 1.600 logements tous types par an pendant trois ans sur le territoire de la métropole ; « on est encore une des rares villes qui continue de construire, notamment grâce à Habellis, Laforêt ou Nexity ».
Côté sport, Dijon, labellisée « Terre de Jeux 2024 » et « Centre de Préparation aux Jeux », réaffirme ses ambitions dans le domaine en maintenant son effort financier au bénéfice du tissu associatif sportif. On note, entre autres, l’organisation et l’accompagnement de manifestations sportives – passage de la flamme olympique, accueil des championnats du monde de pétanque… – pour un montant de 500.000 euros, ou encore l’accompagnement du développement du Tennis Club Dijonnais pour un montant de 4 millions d’euros – investis équitablement en 2024 et 2025.
Une ville en manque de soutien
Bien que Dijon affiche une santé financière au beau fixe, François Rebsamen tempère : le maire estime que la ville manque de financements de la part des collectivités. « Nous avons une des DGF (dotation de fonctionnement versée par l’État, ndlr) les plus faibles de France : 24 millions d’euros. Surtout, nous n’avons pas un euro de subvention de fonctionnement pour la culture de la part du département, ce qui est absolument scandaleux ! Dijon est la seule métropole dans ce cas : on ne pourra pas continuer comme ça longtemps. Depuis qu’on est devenu une métropole, on est passé de 250.000 euros d’aide, à 50.000, puis à zéro. Avec en plus une région qui nous aide en investissement mais pas beaucoup en fonctionnement ; vous voyez comment se font des ciseaux sur nous, c’est exceptionnel en France de voir ça. C’est beaucoup plus difficile pour nous de présenter les résultats qu’on présente, qui sont exceptionnels, dans de telles conditions : on a baissé notre endettement, on n’a pas augmenté les impôts et on maintient un niveau d’investissement très élevé, trop élevé surement si on avait à le faire durer dans le temps. »