Collectivités

Dijon : l’école de production inaugure ses locaux

Côte-d’Or. La structure propose des formations diplômantes en lien avec les besoins du secteur industriel.

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Photo de Robin et sa mère Aliette Moreau
Robin et sa mère Aliette Moreau : « Ici, mon fils s’est tout de suite senti à sa place. Les élèves travaillent comme en entreprise, ils trouvent un but et se sentent utiles dès le départ. » (Crédit : JDP.)

Jeudi 13 mars, l’école de production industrielle (EDPI 21) inaugurait ses bâtiments neufs à Dijon-Valmy, pourvus notamment d’un atelier de 600 m2 afin de permettre des formations diplômantes dans les métiers de l’usinage à des promotions restreintes (8 à 12 élèves), en lien avec les besoins identifiés du secteur industriel.
L’école a déjà intégré deux promotions depuis septembre 2023. Son modèle, celui des écoles de production, s’adresse à des élèves à partir de 15 ans, dits « décrocheurs » ou auxquels le système académique classique ne convient pas, et propose un modèle « d’apprentissage inversé », selon la formule de la présidente de région Marie-Guite Dufay. Ici, ce sont en effet des entreprises qui passent de réelles commandes aux élèves qui apprennent en faisant, lors de sessions en ateliers de 22h hebdomadaires sur 35. « Les élèves rentrent dans le “faire”, et sont rapidement baignés dans un environnement où les exigences en termes de délai, de qualité et d’engagement donnent du sens à ce qu’ils font », résume Vincent Stenger, président de l’EDPI21 et Pdg de la société Meirs (mécanique de précision). Pour les élèves rencontrés, ce rythme, ainsi que la « confiance » des entreprises, le soutien constant de professeurs « plus proches que dans des écoles normales », sont autant d’atouts pour la suite de leur scolarité.

Voie D’excellence

Ce que confirme Étienne Boyer, vice-président de la Fédération nationale des écoles de production : « 88% de nos élèves obtiennent leur CAP, 95% leur bac pro et 78% poursuivent après le CAP vers le bac pro ou l’apprentissage. » « Ce sont des voies d’excellence, pas des alternatives à l’école, insiste Anne Coste de Champeron, secrétaire générale pour les affaires régionales auprès du préfet. J’espère que l’EDPI21, comme toutes les écoles de production, sera identifiée comme voie royale de formation pour des élèves bien formés et motivés ».

Photo de Antoine Simonot, Valentin Minozzi et Rémi Heyte
De gauche à droite : Antoine Simonot, Valentin Minozzi et Rémi Heyte, directeur de l’EDPI21. (Crédit : JDP)

Établissements privés hors contrat, les écoles de production offrent néanmoins des formations gratuites grâce aux soutiens publics (dont le ministère du Travail. Dans le cas de l’EDPI21, l’État, la région BFC et la Métropole dijonnaise, Ndlr) et privés, dont un support essentiel de la Fondation TotalÉnergies qui abonde depuis 2018 un fonds de 60 M€ sur 10 ans pour les 71 écoles de production en France, avec un objectif de 100 écoles ouvertes à terme. « En BFC, les sept écoles de production sont soutenues par la Fondation TotalÉnergies, souligne Vincent Gaffard, directeur régional du groupe, soit 2.000 élèves. » 20 à 25% du fonctionnement est assuré par les commandes des entreprises. « C’est un modèle fragile, à stabiliser dans le temps. La convention avec la région (qui s’engage à hauteur de 4000 € par élève sur le fonctionnement, Ndlr) est donc essentielle », appuie Vincent Stenger. « Cela ne fait pas partie des compétences obligatoires de la région, mais nous maintenons nos financements », a tenu à préciser Marie-Guite Dufay.