Domanys, régénérescence programmée !

« Quand Domanys s’enrhume, c’est tout les professionnels du bâtiment qui toussent… », disait en son temps l’un des éminents membres du conseil d’administration qui maniait facilement la paraphrase. Avec 8.623 logements disséminés sur 175 communes, l’office public de l’habitat (OPH) et ses 38,4 M€ de chiffre d’affaires réalisés lors du dernier exercice connu figurent, en effet, au palmarès des entreprises icaunaises de services qui pèsent dans l’Yonne. Rien que l’an dernier, ce sont 32,9 M€ qui ont été injectés sur le territoire, dont 61 % au seul profit des entreprises de l’Yonne à travers 144 marchés publics, précise le bailleur social. Si turbulences et turpitudes du passé semblent désormais reléguées aux oubliettes des affaires, l’annonce d’un plan d’investissement volontaire de 173 M€ pour la période allant d’ici à 2034 constitue assurément une bonne nouvelle, tant pour l’organisme sous rattachement du conseil départemental, que pour l’économie locale. Lors des trois prochaines années, Domanys a programmé 71,4 M€ d’opérations nouvelles dont près de la moitié seulement cette année. « Ce plan stratégique de patrimoine consacre 82 % des investissements aux « éco-rénovations » du parc existant dont l’objectif est d’éradiquer les logements de catégorie G et F avant l’échéance », précise Karine Lascols, directrice générale de Domanys. Des passoires thermiques qui ne constituent néanmoins que 7 % du parc. En début d’année, à Cheny, 42 logements collectifs ont ainsi été traités afin de répondre aux nouvelles exigences gouvernementales, le tout pour un montant de 3,2 M€. D’ici à 2027, 18,7 M€ vont être consacrés à la réhabilitation de 338 logements implantés à Saint-Julien-du-Sault, à Joigny, à Monéteau ou encore à Toucy, où les 72 logements des résidences de la rue des Montages seront « éco-rénovés ». Dans la petite ville de Puisaye, le budget prévisionnel s’élève à 2,1 M€. En parallèle, et en accord avec les principes de la Convention des entreprises pour le climat (CEC), Domanys conduit des opérations de sensibilisation à l’urgence environnementale. « À Tonnerre, par exemple, nous travaillons avec la Compagnie Dumas et les Pépinières Naudet sur une expérimentation d’autoconsommation grâce à la création de jardins pédagogiques. » Autre priorité pour le bailleur social : rationaliser son parc en densifiant son offre locative avec l’objectif de la rendre plus cohérente et de réduire les coûts de structure. Domanys compte, en effet, moins de dix logements dans 107 communes et même un ou deux logements dans 59 d’entre elles. « Nous réduisons la dispersion et conduisons donc une politique de cession sur les communes isolées. L’an dernier, nous avons réalisé 35 ventes », explique Sonia Patouret, présidente de l’organisme et première vice-présidente du conseil départemental de l’Yonne. Des logements individuels, qui composent 27 % du contingent, exclusivement situés dans des villages situés dans des zones à caractère rural. « Nous cultivons cette particularité dans le groupe Idelians de proposer des logements individuels mais nous constatons aujourd’hui une demande plus forte sur l’axe Sens - Migennes - Auxerre liée aux enjeux de mobilité. » Sans augmenter, pour autant, la vacance commerciale qui plafonne à 2 %.

Contemporanéité de l’offre

Au rang des opérations de construction, 21,9 M€ ont été fléchés dans les trois ans en direction de sept programmes immobiliers, soit 144 logements, dont cinq programmes vont être développés dans l’Auxerrois. « Comme à Sens où il existe Habellis, historiquement, nous sommes moins présents à Auxerre qui est plutôt le terrain d’action de l’Office auxerrois de l’habitat (OAH). » Au troisième trimestre 2026, en partenariat avec Nexity, 57 logements collectifs accessibles en vente en l’état futur d’achèvement (Vefa) doivent être livrés rue Paul-Doumer. Coût de l’investissement : 6,9 M€. Dans quelques semaines, rue Moulin du Président, ce sont 30 logements collectifs qui vont être réceptionnés pour un montant de 3,3 M€.

D’autres vont suivre à Chevannes et à Venoy, mais aussi à Paron dans le Sénonais et à Saint-Moré, près d’Avallon. Une sous-préfecture icaunaise qui enregistre toujours la plus forte concentration de logements estampillés Domanys avec 1.247 surfaces locatives, situées principalement dans les quartiers de la Morlande et des Chaumes. « L’un de nos enjeux est de construire autrement », souligne Karine Lascols qui rappelle que la clientèle du bailleur social est fortement composée de familles monoparentales. « Les besoins en T2/T3 sont importants. » Des locataires qui, selon une étude citée par Sonia Patouret, sont 87 % à se déclarer satisfaits de l’offre de services délivrée par Domanys.