Collectivités

Eau : « Il y a urgence à agir » pour le préfet

Côte-d’Or. Souhaitée par le préfet Paul Mourier, cette première conférence à l’échelle départementale a posé les bases du travail à accomplir pour garantir l’accès à une ressource saine pour tous les usages.

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La première conférence sur l’eau à l’échelle départementale qui s’est déroulée le 1er décembre à Longvic a été initiée par le préfet de la Côte-d’Or et préfet de la BFC Paul Mourier.« J’avais fait le constat que la situation, notamment sur la gouvernance, me paraissait assez inadaptée par rapport aux enjeux. Il y a des questions sur la ressource en eau, sur la question de la qualité. J’ai fait travailler les services de l’État pour qu’on pose véritablement les questions les plus essentielles. Ce n’est en aucune façon un point d’arrivée, plutôt un point de départ. »

En Côte-d’Or, la ressource est majoritairement captée pour une consommation d’eau potable (84% vs 49% au niveau national), l’irrigation et les activités économiques dont industrielles ne concernant respectivement que 10% et 6% des usages. Pour autant, la topographie du département (tête de bassin versant), sa géologie ( sols karstiques peu rétenteurs ) et son occupation (zones à forte densité et étalement urbain dans un département majoritairement rural) imposent de travailler pour préserver la ressource de demain, en se basant sur un diagnostic et des données scientifiquement validées.

« Les décisions sont à enjeu, rappelle Paul Mourier. Elles engagent massivement les financements publics et privés. Il faut qu’on ait la certitude de leur bien-fondé. Je souhaite donc qu’une contractualisation puisse avoir lieu entre l’État et l’Université Bourgogne Europe puis également avec l’ensemble des décideurs pour éclairer les décisions que l’on va prendre. »

Agriculture : des réserves « nécessaires »

Représentés lors de cette conférence, les agriculteurs ont fait état des mutations que connaît leur profession face aux changements climatiques via un manifeste distribués aux participants. En Côte-d’Or, l’élevage (zone Auxois-Morvan) mobilise des ressources difficilement quantifiables, les derniers étés de sécheresse faisant de l’abreuvement des cheptels un enjeu à prendre en compte.

À ce titre, Paul Mourier se refuse absolument à toute bassine puisant dans les nappes phréatiques, mais estime que des réserves alimentées par les eaux de ruissellement sont « nécessaires » pour les besoins de l’agriculture... mais pas seulement : « Ces réserves participent à éviter les inondations en aval : c’est la raison pour laquelle la métropole du Grand Paris investit sur un certain nombre d’équipements ici. Enfin, ces structures peuvent également constituer des réserves d’eau pour la lutte contre les feux de forêt dont le risque augmente avec le réchauffement climatique. »

Un comité départemental stratégique de l’eau pourrait se mettre en place à la suite de cette première conférence, « acte fondateur, estime le préfet, pour trouver des solutions adaptées à chaque territoire ».