Eau : L’Auxerrois et Suez, un mariage à vingt ans
Finances. Lors du dernier conseil communautaire, l’agglomération auxerroise a renouvelé la délégation de service public (DSP) d’eau potable et d’assainissement à la société Suez et validé un programme commun d’investissements de 140 millions d’euros.
Le changement dans la continuité, ou presque. À l’issue de l’appel d’offres, la communauté d’agglomération de l’Auxerrois a renouvelé la délégation de service public (DSP) de l’eau potable et de l’assainissement, pour une durée de 20 ans pour la première - soit la durée maximale aux termes de la « loi Barnier » - et d’une durée de cinq ans pour la seconde. « Cette décision se justifie par le montant important, de plus de 42 millions d’euros, investis par le délégataire », explique Mickaël Taton, vice-président de la communauté d’agglomération de l’Auxerrois en charge de l’eau potable (lire par ailleurs).
Au total, ce sont près de 140 millions d’euros qui vont être mobilisés conjointement par le groupe Suez et l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) icaunais, « une stratégie à long terme qui va permettre de gérer et sécuriser les ressources en eau potable ainsi que la distribution de cette eau sur l’ensemble du territoire ».
Cette sécurisation de l’approvisionnement passe, au préalable, par la modernisation des infrastructures sur les trois principales zones de captage.
Deux unités de traitement utilisant la technologie innovante de l’osmose inverse basse pression (OIBP) vont être construites dans la Plaine du Saulce à Escolives-Sainte-Camille et dans les Boisseaux et la Plaine des Isles à Monéteau, pour 8,9 et 9,2 millions d’euros. Leur mise en service est programmée à l’horizon 2026.
Parallèlement, la communauté d’agglomération a souhaité accélérer le renouvellement de ses conduites d’adduction d’eau afin d’obtenir un rendement de 85 % dans les huit ans alors qu’il n’est que de 75 % aujourd’hui.
Pour atteindre cet objectif, la communauté d’agglomération de l’Auxerrois projette donc de remplacer, chaque année, 1 % de son réseau quand la moyenne nationale n’est que de 0,58 %.
Coût de l’opération : 90 millions d’euros sur 20 ans. Les ouvrages de stockage vont, dans le même temps, être réhabilités et redimensionnés pour un montant global de cinq millions d’euros.
La télérelève, un outil au service de la sobriété
Dispositif sur lequel les élus communautaires fondent beaucoup d’espoir dans le cadre, à la fois, de la qualité du service et de la préservation de la ressource, la télérelève va progressivement être déployée à partir du mois prochain.
Elle assurera ainsi aux usagers auxerrois une facturation au réel de l’eau consommée. « Cette technologie va également permettre de détecter les fuites en temps réel. Les clients seront alertés dès que la fuite est repérée et pourront agir immédiatement en coupant l’eau et réduire ainsi les dégrèvements. »
La généralisation de cet outil connecté, prévue à la fin de 2025 et qui concerne 35.000 compteurs répartis sur le territoire des 29 communes, nécessite un investissement de cinq millions d’euros. Enfin, une Maison de l’eau devrait être implantée dans la préfecture de l’Yonne afin d’informer, notamment, sur la qualité de la ressource.