En BFC, l’hydrogène c’est dans les gènes et à Paris
Innovation. Du 30 janvier au 1er février, la région BFC était à Paris sur le salon Hyvolution pour promouvoir la richesse de son écosystème hydrogène au travers de neuf entreprises innovantes locales, invitées sur le stand régional.
Inscrit dans le cadre du programme international de la région BFC mis en œuvre par la CCI BFC pour l’export et par l’Agence économique régionale (AER) de Bourgogne Franche-Comté pour la recherche d’investisseurs, la présence d’un pavillon régional au sein du salon Hyvolution a pour objectif de mettre en lumière des entreprises locales du secteur de l’hydrogène afin qu’elles gagnent en visibilité et bénéficient des avantages d’une dynamique collective. Pour cette édition 2024, neuf sociétés ont été sélectionnées : Mincatec Energy (stockage H2 solide), Sundyne (compresseurs), RH2 (rétrofit hydrogène thermique), Laser Cheval (découpe laser), Adhex (adhésivage industriel), Synops (études et conseil en environnement), FluidExpert (hydraulique industrielle), ICM Industrie (composites), et la start’up Clhynn (pile à hydrogène sans platine).
Par ailleurs, le FC Lab de Belfort, centre de ressources techniques et scientifiques dédié aux tests et à la caractérisation de composants et systèmes de la chaine hydrogène énergie, était également présent sur le pavillon. Sa particularité : être capable de tester des piles à combustible de différentes puissances, s’échelonnant de 10 à 120 KW. Enfin, d’autres entreprises régionales de référence étaient présentes en stands propres comme Forvia Faurecia, Gen-Hy, H2Sys, Inocel, Suntec ou McPhy.
« Je me réjouis qu’aujourd’hui beaucoup de PME spécialisées dans l’hydrogène soient représentées sous le pavillon de la région. Grâce à Belfort, qui est le poumon industriel de l’hydrogène, c’est une partie de notre souveraineté industrielle que nous rétablissons », a affirmé Marie-Guite Dufay, présidente de la région BFC, venue inaugurer, mardi 30 janvier, le stand régional du salon Hyvolution.
Dans le cadre de sa stratégie régionale, la Bourgogne Franche-Comté construit un écosystème industriel comprenant plus d’une centaine d’entreprises couvrant le plus largement possible la chaine de valeur de l’Hydrogène, allant de la production-stockage aux différents usages (mobiles ou stationnaires...).
« L’hydrogène est un enjeu industriel pour notre région en pleine mutation. Pour répondre à la nécessaire décarbonation de nos sociétés, nous avons décidé ici de miser sur l’hydrogène. Ce choix ne doit rien au hasard, il est le fruit d’une histoire qui commence en 1999 avec les premiers travaux sur les systèmes Pile à combustible réalisés en BFC par acteurs de la fédération de recherche FC Lab (devenue USR FC Lab), associés au CNRS. Depuis la labellisation de la région “Territoire Hydrogène” en 2016, le secteur de l’hydrogène ne cesse de s’élargir et de se conforter en BFC. Une réussite possible par un travail de concert État-région que je me dois de féliciter. L’hydrogène, c’est 500 millions d’euros de programmes portés par l’Europe et plus de 100 millions d’euros investis par la région sur la construction de la filière sur le territoire. »
« Au total, l’État, l’Ademe, l’Europe et la région ont accompagné la filière à hauteur de plus de 800 millions d’euros. L’action de la collectivité a d’ailleurs permis de favoriser des implantations telles que le centre de R&D de Forvia Faurecia à Bavans ou la création d’un centre de tests de réservoirs à Belfort (ISTHY). C’est aussi dans ce contexte, que les industriels tels que McPhy et Gen-Hy ont décidé d’implanter leurs gigafactories d’électrolyseurs et que l’entreprise grenobloise Inocel a également choisi la Bourgogne Franche-Comté pour industrialiser sa pile à combustible forte puissance », développe Marie-Guite Dufay.
Derrière ses projets d’envergure, il y a des écosystèmes de production, de stockage et de distribution déjà opérationnels présents sur les collectivités d’Auxerre Agglomération et sa station AuxHyGen pour alimenter les bus, les utilitaires urbains et prochainement les TER, Dijon Métropole et son écosystème pour la mobilité et le stationnaire intégrant notamment des bennes à ordures ménagères, des camions et des bus, ainsi que le Grand Belfort avec sa station H2 multimodale pour alimenter ses bus. Sur la question de la mobilité, la présidente de région pointe « le besoin d’un soutien massif de la part de l’État en direction des entreprises pour démarrer leur activité ».
Elle est rejointe en ce sens par Philippe Boucly, président de France Hydrogène qui après avoir salué le dynamisme de la BFC a argué qu’en matière de mobilité hydrogène « s’il n’y a pas de bonus significatifs, il n’y aura pas de ventes possibles. Il y a encore un effort à faire notamment au niveau de la taxe incitative pour les transports verts. Il faut aussi avancer pour que l’électricité nucléaire soit considérée par l’Europe comme une énergie verte pour la fabrication de l’hydrogène et non les seules énergies renouvelables ».
Pour que, demain, tous les composants de la filière ne soient pas produits à l’autre bout du monde, mais en Bourgogne Franche-Comté, « la région prend à bras le corps la question des compétences. S’il existe, depuis 2014, un cursus master en ingénierie dédié à l’hydrogène énergie pour répondre aux besoins de conception et de R&D de la filière, ainsi que plus récemment divers licences et masters spécialisés, nous nous apprêtons à franchir un nouveau cap en créant une école nationale de l’hydrogène, qui a pour ambition, sur le territoire, de rassembler l’intégralité des formations autour des métiers de l’hydrogène, du CAP au doctorat », a défendu Marie-Guite Dufay.