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En piste pour sauver l’aéroport Dole-Jura

Bourgogne Franche-Comté. Les départements du Jura, de Saône-et-Loire, de Côte-d’Or mais aussi le Grand Dole et Dijon métropole proposent une alliance pour soutenir financièrement l’aéroport du Jura, fréquenté par 125.000 passagers. La région BFC elle, se désengage de l’équipement.

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Photo des élus locaux et la métropole de Dijon et le Grand Dole
Les élus locaux, représentant les départements du Jura, de la Saône-et-Loire et de la Côte-d’Or, ainsi que la métropole de Dijon et le Grand Dole, réaffirment par cette union régionale la nécessité de l’aéroport Dole-Jura contre l’avis de la région BFC. (Crédit : Dijon Métropole)

Rien ne va plus pour l’aéroport Dole-Jura, seul aéroport de la BFC agréé pour des vols commerciaux réguliers (avec ses lignes vers Porto, Marrakech et Fez) à laquelle s’ajoute une ligne saisonnière estivale vers l’aéroport de Bastia et des charters vers Dubrovnik, Faro, Madère et Malte.

125.000 passagers accueillis en 2023, qui justifient des travaux d’ampleur : un parking entièrement revu en 2021, l’aérogare qui fait actuellement l’objet d’une importante modernisation, supportés en grande partie par le Jura… « Depuis l’arrivée de l’actuelle majorité en 2015, 20.752.261 euros de fonctionnement et 2.112.055 euros d’investissement ont été dépensés pour financer et administrer cette infrastructure. 700.000 euros supplémentaires ont été mobilisés en 2023 pour la réfection du balisage de la piste », a ainsi rappelé le président du conseil départemental du Jura, Clément Pernot.

2015, c’est aussi l’année où la cour des comptes dans son rapport annuel désignait les aéroports de Dole et Dijon (qui était encore en fonctionnement) comme « un exemple d’investissements publics locaux mal planifiés ». Depuis, Dijon n’est plus un aéroport grand public et les vols courts devenus indésirables sur le plan écologique : un point de vue défendu par la région BFC qui a cessé de financer l’équipement dolois, sur lequel de surcroît, prospère la compagnie Low cost Ryanair, dont le modèle économique, fiscal mais aussi l’absence de dialogue social sont régulièrement dénoncés.

Union sacrée

Abandonner l’aéroport Dole-Tavaux n’est en revanche pas l’option que semblent avoir choisie les présidents du conseil départemental de Saône-et-Loire André Accary, et son homologue de la Côte-d’Or François Sauvadet, mais aussi François Rebsamen (président de Dijon Métropole) et Jean-Pascal Fichère (président du Grand Dole), qui ont fait l’union sacrée autour de Clément Pernot et ouvert la discussion afin de définir une stratégie commune sous la forme d’une alliance régionale.

La délégation de service public qui a fait d’Édeis le gestionnaire de l’équipement arrivant à expiration le 31 décembre 2027, « il convient de relancer une consultation dès 2025, permettant ainsi d’envisager de bâtir sereinement les fondements d’un nouveau mode de gouvernance en amont de la procédure. Le projet est aujourd’hui lancé », s’est réjoui Clément Pernot.

Désenclaver la région

Au diapason de cet enthousiasme, les élus locaux ont plaidé pour un soutien de l’activité de l’aéroport : « Notre région pâtit de son enclavement et cela se traduit par une population en baisse et des territoires en difficulté. Nous devons développer les mobilités dans, mais aussi autour de notre région, il faut se tourner vers l’extérieur que ce soit à travers les TGV ou les aéroports », affirme ainsi François Rebsamen, rejoint par François Sauvadet : « Économie, tourisme, nous sommes un département et une région au rayonnement international et lorsque l’on regarde le panorama des mobilités il n’y a pas une région qui ne détienne un aéroport international. Nous avons donc besoin de cet aéroport, pour la région, pour les acteurs économiques, les citoyens ». Pour l’heure, les contours de cet accord transdépartemental restent vagues, Clément Pernet évoquant une « trame » sans plus de précisions.