Collectivités

Filière bois : les professionnels planchent sur l’avenir

Euroforest. Avec des investissements records, le groupe Ducerf à Charolles se place en tant qu’acteur majeur de la filière bois à l’échelle internationale.

Lecture 4 min
Photo de Marc Fesneau
(Crédit : DR)

Quatrième pays le plus boisé en Europe avec un taux de boisement de 31%, la France joue un rôle majeur dans le secteur du bois qui compte environ 60.000 entreprises, dont la plupart sont des PME, générant 440.000 emplois directs et indirects et réalisant un chiffre d’affaires de 53 milliards d’euros.

La récente visite du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, au salon Euroforest - la grand’messe des professionnels du secteur - à Saint-Bonnet-de-Joux à la fin du mois de juin, était une annonce cruciale pour l’ensemble de la filière bois et les défis auxquels elle est confrontée. Malgré quelques difficultés d’accès dues aux mesures de sécurité mises en place en raison de manifestations, le salon a connu un record d’affluence après une absence de cinq ans, avec 42.540 visiteurs et 416 exposants représentant plus de 600 marques.

Pour Jean-Philippe Bazot, président d’Euroforest, l’édition 2023 aura marqué : « une vision commune de l’avenir de nos forêts, loin des clichés, des simplifications et des solutions toutes faites. Comme l’a rappelé le ministre lors de son discours, dans ces temps propices à la radicalité et à l’extrémisme, il faut avoir le courage de dialoguer et de bâtir des consensus. C’est dans ce chemin qu’Euroforest continue résolument de s’inscrire, en offrant un cadre apaisé à des rencontres, des échanges et des débats passionnés et passionnant autour de la forêt. »

20 millions d’euros d’ici à 2028

Illustration de cet engagement, le groupe Ducerf à Charolles, spécialisé dans la transformation des feuillus depuis plus de 130 ans, a annoncé il y a quelques semaines une augmentation de son chiffre d’affaires de 5,2 % et des investissements records d’une valeur de 4,7 millions d’euros pour la seule année 2022. Ces investissements sont axés sur la modernisation de l’outil industriel, la numérisation, l’adoption de nouvelles technologies, ainsi que sur l’ergonomie et l’attractivité des postes de travail.

Un des engins forestiers
(Crédit : DR)

Parmi ces investissements, on compte l’acquisition d’une presse innovante pour la fabrication de nouveaux produits tels que des panneaux lamellé-collé, des panneaux massifs et du carrelet de menuiserie. La digitalisation des ateliers et des processus de production a également été accélérée, avec l’introduction de machines connectées et de systèmes de saisie de production numériques.

Un des engins forestiers
(Crédit : DR)

Une modernisation de l’outil qui passe aussi par l’amélioration des équipements visant à réduire la pénibilité et à améliorer le confort des employés, ainsi que par la transition des véhicules thermiques vers des véhicules électriques et le remplacement des éclairages par des LED.

En ce qui concerne l’énergie, l’entreprise utilisera sa biomasse pour produire de l’électricité et envisage d’installer une centrale solaire photovoltaïque sur le toit d’un nouveau bâtiment de stockage. Pour Édouard Ducerf, à la tête de l’entreprise depuis 2020, il s’agit de faire face à l’augmentation de la demande mondiale : « Nous cherchons à développer des produits techniquement plus avancés. Au niveau mondial, les besoins en bois sont croissants, que ce soit dans la construction ou l’aménagement. Le marché de la construction est en pleine évolution avec l’arrivée de la RE2020 et l’obligation d’utiliser une quantité importante de matériaux biosourcés. Il y a donc de belles opportunités à saisir pour le bois feuillu. Car jusqu’à présent, le chêne était très peu utilisé en structure. »

Symbole de cette embellie, le groupe Ducerf a annoncé que jusqu’à 20 millions d’euros pourraient encore être investis d’ici à 2028.