Collectivités

Florian Bouquet fait le bilan de ses dix ans à la tête du département belfortain

Territoire de Belfort. Alors que les prochaines élections départementales ne sont prévues que pour mars 2028, le président du Territoire de Belfort a convié la presse pour retracer le film de ses dix de mandats.

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Photo de Florian Bouquet
Florian Bouquet, président du Territoire de Belfort. (Crédit : Jean-François Lamy.)

Florian Bouquet est arrivé à la tête du département du Territoire de Belfort en 2015, faisant passer la collectivité aux 145.000 habitants et 102 communes sous bannière Les Républicains après quatre décennies à gauche. Ce conseiller départemental depuis 2011 et maire de Châtenois-les-Forges depuis 2014, devient alors, à 37 ans, le plus jeune président de département de France. « Lorsque j’ai été élu, ma première mission a été de relever le défi de la dette. L’endettement s’élevait alors à 110 M€ », rappelle celui qui évoque « le travail de toute une équipe et non le fait d’arme d’un seul homme ». Réélu en 2021, cette priorité commune a permis de ramener la dette à 85 M€ aujourd’hui, « soit une baisse de 21,3 %. C’est aussi un délai de désendettement qui passe de 10,25 ans à 6,4 ans, améliorant de fait grandement notre capacité de remboursement, ce que visiblement l’État n’arrive pas à faire », s’enorgueillit Florian Bouquet, bien que cette vision des choses soit contestée par l’opposition, arguant la faiblesse des investissements en retour. « Faux ! Ces règles de bonne gestion, avec notamment 900.000 € de baisse de financement des intérêts de la dette, ont permis de redonner de l’air aux communes. Aujourd’hui, nous avons un niveau d’investissement sur le département de l’ordre de 27 M€. Alors que, quand j’ai été élu, ce dernier était à 14 M€. » Au cours d’une conférence de presse, mardi 15 avril, Florian Bouquet est ainsi revenu sur une décennie « semée d’embuches », vantant une « action pragmatique » dans un monde « qui a beaucoup changé et où certains phénomènes se sont dangereusement accélérés », à l’image des questions liées à la protection de l’enfance. Sur ce point, le département évoque un nombre d’enfants placés sur le territoire passant de 182 en 2015 à 510 cette année. « C’est le reflet d’un certain mal de notre société auquel nous nous devons d’être en capacité de répondre avec agilité en adaptant nos pratiques et nos outils », défend le président tout en évoquant la création d’une nouvelle pouponnière, ainsi qu’un projet de Maison des parents en soutien aux familles rencontrant des difficultés dans l’éducation de leurs enfants.

Des embûches et des réussites

Dans cet exercice du voyage dans le temps, et sur le plan économique, Florian Bouquet a également cité la fermeture du site d’Alstom en 2016, soulignant la mobilisation record des habitants avec « 5.000 personnes réunies pour lutter contre la fermeture d’une entreprise qui, aujourd’hui, est en pleine croissance avec 800 salariés. Ce qui me fait dire que rien n’est jamais perdu d’avance et que, quand on fait bloc, que l’on aime les combats, on les gagne ». Trois ans plus tard, nouvelle mobilisation pour General Electric (GE) cette fois, avec un résultat plus en demi-teinte.

Où l’élu se félicite du rachat de la partie nucléaire de l’activité par la filiale d’EDF, Arabelle Solutions, tout en pointant du doigt la non-création des 1.000 emplois promis par GE en échange de subventions et la suppression au final de 1.400 emplois : « À un moment donné, on était sur de l’optimisation fiscale et ils ont dû payer. » Sur le volet “vie des administrations”, Florian Bouquet a ravivé nos mémoires sur une fusion des régions réalisée en 2016 « un peu à la hussarde » sans prendre le pouls d’un territoire « qui se sent plus Alsacien que Bourguignon ». Un redécoupage qui s’est accompagné du retrait d’un certain nombre de compétences, puis d’une perte, en 2021, « du lien fiscal avec la population », consécutive à la suppression de la taxe d’habitation, « appauvrissant de fait les départements, car cette dernière n’a pas été totalement compensée par la part de TVA - impôt présenté par le Gouvernement comme “magique” car dynamique - et qui plus est, aujourd’hui, gelée ! ». Les départements se sont alors recentrés sur les missions sociales, « ce que j’appelle les missions du coeur, pour lesquelles nous affichons de belles réussites, à l’image de l’ouverture en 2020 de la maison de santé du Lion, la plus grosse de France avec ses 76 praticiens toutes disciplines confondues, où, deux ans plus tôt, notre engagement, comme premier département de France, dans la démarche pilote de territoire 100 % inclusif, de la crèche à l’université ». Autre source de satisfecit, le développement de la fibre optique : « dès 2017, nous étions, là encore, le premier département de France à signer une convention avec Orange sans recours aux fonds publics ». Enfin, côté sport et culture, l’aide financière pour la sauvegarde du club de foot FCSM a été évoquée ainsi que la grande fête des cent ans du Lion de Belfort fin 2022 qui a permis de réaliser « une hausse des visiteurs accueillis par Belfort Tourisme de 15,65 % en un an, dont +86,08 % de visites libres pour la seule citadelle de Belfort ».