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Formule 1, un Grand Prix, mais au juste prix !

Course automobile. Après l’annonce d’un éventuel retour du Grand Prix de formule 1 sur le circuit de Nevers-Magny-Cours, Fabien Bazin, président du CD58 et Serge Saulnier, président du directoire font valoir leurs réserves.

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Formule 1
(Crédit : Benoît Rougeaux/CD 58)

Le Grand Prix de France de Formule 1 pourrait-il à nouveau faire rugir ses moteurs sur le circuit de Nevers-Magny-Cours, comme il l’a fait de 1991 à 2008 ? Cette question a été soulevée suite à une étude lancée par le Président de la République, Emmanuel Macron, auprès du maire de Nice, Christian Estrosi, et du président de la Fédération française du sport automobile (FFSA), Nicolas Deschaux.

Photo de Fabien Bazin
Fabien Bazin, président du Conseil départemental de la Nièvre. (Crédit : Benoît Rougeaux/CD 58)

Cependant, Fabien Bazin, président du Conseil départemental et propriétaire exclusif du circuit de Nevers-Magny-Cours, oppose un grand « Oui mais… ».

Oui, le circuit est prêt : « Actionnaire majoritaire de la SAEMS, le Département n’a jamais cessé d’investir dans ce site, afin de maintenir ses homologations FIA (Fédération internationale de l’automobile) et FIM (Fédération internationale de motocyclisme) dans le but de continuer d’accueillir des événements internationaux auto et moto tout en travaillant activement, en lien avec les entreprises présentes sur son Technopôle, leaders dans le champ de la recherche en matière de transition énergétique, pour faire du circuit une vitrine des mobilités décarbonées ».

Mais, précise le département : « Si, sur le plan technique, le circuit de Nevers Magny-Cours est prêt à accueillir le retour de la Formule 1, l’équation financière reste complexe et incertaine. À ce jour, le plateau de la F1 se monnaie par an entre 31,5 et 36 millions d’euros, auxquels il faut rajouter 15 à 20 millions d’euros de frais d’organisation, et trois à quatre semaines d’immobilisation des installations pour préparer l’arrivée et l’organisation de la manifestation ».

Un engagement nécessaire de l’État

En clair, si le Grand Prix de Formule 1 a apporté par le passé une notoriété internationale au circuit de Nevers-Magny-Cours, il a depuis le départ du Grand Prix en 2008, trouvé un équilibre financier qui lui a aussi permis de développer un environnement industriel dynamique.

Mais, Fabien Bazin doute : « Par le passé, les retombées économiques suffisaient à justifier cet investissement lourd pour les collectivités territoriales. Mais de nos jours l’appui de l’État est devenu incontournable, comme il l’est sur d’autres événements sportifs tels que les Jeux olympiques, la Coupe du monde de football et de rugby ».

Photo du circuit de Nevers-Magny-Cours
(Crédit : Benoît Rougeaux/CD 58)

Appelant le Président de la République à organiser un échange avec l’ensemble des acteurs, le président du département estime que : « L’État se doit d’accompagner et de soutenir le groupement d’intérêt public s’il veut que le circuit de Nevers-Magny-Cours soit en capacité d’accueillir et d’organiser cet événement planétaire dans de bonnes conditions, et d’en assumer le coût. Plus que l’image du département et de la région, c’est la promotion du pays et son attractivité qui sont en jeu » et pose la question de la compatibilité d’un Grand Prix de F1 avec les préoccupations climatiques.

Même avis du côté de Serge Saulnier, président du directoire du circuit de Nevers Magny-Cours depuis 2010, qui estime qu’il n’existe plus de modèle économique à l’échelle d’un département ou d’une région, et avance la dette colossale du circuit du Castelet (27 millions d’euros), en soulignant qu’il appartient à l’État d’assumer les désagréments dus à la monopolisation du circuit pendant le temps d’un Grand Prix.