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GBM souhaite atteindre les 8 % d’autonomie alimentaire en 2030

Alimentation. En 2020, 14 partenaires s’engageaient autour de Grand Besançon Métropole sur un Projet alimentaire territorial (PAT), en faveur de l’agriculture périurbaine, pour un développement des circuits courts et une installation agricole diversifiée. Aujourd’hui le projet achoppe sur la question de l’accès au foncier. Quelque 55 hectares de maraîchage devront être libérés d’ici 2030.

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GBM

Labellisé en 2021 par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, le Projet alimentaire territorial (PAT) de Grand Besançon Métropole (GBM) a pour principal enjeu la préservation des capacités générales du territoire quant à sa production alimentaire. Cela passe notamment par un soutien à l’installation des agriculteurs et à la diversification de leurs productions agricoles, ainsi que par une réorientation de l’usage du foncier en lien avec les objectifs du PAT. Les signataires de la charte du PAT se sont ainsi donnés des objectifs de diversification agricole pour augmenter de 6 % l’autonomie alimentaire de GBM en légumes. « On part de 2 % aujourd’hui, il s’agirait donc d’atteindre les 8 % en 2030 », précise Françoise Presse, conseillère communautaire déléguée au Développement durable, à l’Énergie et à l’Environnement.

Pour rappel, la communauté urbaine a déclaré à la PAC 17.735 hectares de surfaces agricoles dont 765 hectares en agriculture biologique. Pour atteindre le chiffre ambitieux de 8% d’autonomie, il faudrait augmenter, d’ici à 2030, de 55 hectares la surface maraîchère existante sur la collectivité, actuellement estimée à environ 33 hectares. «  Sur ce nombre, cinq hectares devront être réservés à la culture de légumes en plein-champ à destination de la restauration collective », complète l’élue. Côté vergers, un besoin de 40 hectares a été identifié, soit par le biais de nouvelles installations, soit par le recours à la diversification de productions existantes.

« Le projet vise également une certaine reprise d’autonomie sur les protéines végétales en cohérence avec nos objectifs de transition énergétique (la production de protéines animales étant l’une des activités agricoles qui émet le plus de gaz à effet de serre). Pour cela nous envisageons de dédier environ 70 hectares à la culture de légumineuses, telles que les lentilles, principalement en diversifiant les productions des exploitations en place ».

Des demandes mais trop peu de terrains

Enfin, des projets de petits élevages diversifiés seront également soutenus. Autant de pistes d’amélioration qui nécessitent la mobilisation de foncier. Des terres nouvelles bien difficiles à trouver. La plupart des porteurs de projets en maraîchage, le sont hors du cadre familial de transmission. C’est le cas, avec l’initiative lancée en 2014 par GBM de pépinière d’activités maraîchères : «  Graines de maraîchers  ». Le site accueille sur le quartier de Chalezeule des cultivateurs qui peuvent tester, pendant trois ans, leur projet de maraîchage en agriculture biologique. Problème : à l’issue de l’expérimentation, ils peinent à trouver du foncier pour pérenniser leur installation. Les surfaces (entre 1,5 et six hectares) et bâtis de stockage recherchés ne correspondent pas aux opportunités existantes, d’autant qu’en maraîchage il faut avoir un accès direct à l’eau d’irrigation.

Pour pallier à ces difficultés un groupe de travail piloté par la Chambre d’agriculture et réunissant la Direction départementale des territoires (DDT) et la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) a été mis en place, dans le cadre du PAT, en direction des cédants. « Il est cependant difficile de faire émerger un projet de foncier communal dans la mesure où celui-ci est fréquemment déjà loué par bail rural  », relativise Françoise Presse. De son côté, GBM veillera à intégrer les enjeux du PAT dans le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) actuellement en cours d’élaboration.

« Nous allons mettre en place des zones à enjeux, outils de protection du foncier agricole de types Zones agricoles protégées (ZAP) ou Périmètres de protection du foncier agricole et naturel périurbain (PAEN). L’idée, c’est de pouvoir “figer” dans une vocation agricole des terrains qui répondent à nos critères, au niveau des communes de GBM et en lien avec les élus locaux. Par ailleurs nous étudions la possibilité de création d’une zone maraîchère et de production agricole diversifiée sur des terrains appartenant à GBM. Enfin, nous portons un projet de ferme urbaine sur le quartier de Planoise », détaille Françoise Presse. L’ensemble des actions du PAT représente un budget de 150.000 à 200.000 euros par an.