Collectivités

Joigny : un appel à projets pour donner souffle et sens aux quartiers

Yonne. La commune relance son appel à projets 2026 dans le cadre du Contrat de ville. Associations, bailleurs et collectivités ont jusqu’au 12 décembre 2025 pour proposer des actions en faveur de la jeunesse, de la parentalité ou du cadre de vie.

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Une quarantaine de projets sont financés chaque année dans le cadre du Contrat de ville : chantiers jeunes, lutte contre le harcèlement scolaire, permis de conduire, ateliers vélo, voyages solidaires ou séjours pour les seniors. (Crédit : JDP.)

À Joigny, l’engagement de proximité se traduit souvent en initiatives concrètes. Et pour les encourager, la municipalité renouvelle chaque année son appel à projets dans le cadre du « contrat de ville ». Ce dispositif, piloté par l’État et les collectivités, vise à réduire les inégalités sociales dans les quartiers prioritaires - en particulier celui de la Madeleine, identifié comme zone sensible. « Le rôle du Contrat de ville, c’est de permettre à des associations, des structures ou des collectivités de proposer des projets sur ces quartiers afin de corriger les inégalités sociales », explique Linda Guedjali, conseillère municipale en charge de la réussite éducative.

L’enveloppe globale de l’appel à projets avoisinait 100.000 € en 2025, un montant encore en discussion pour 2026. Près de 80 % de la somme provient de subventions publiques, principalement de l’État, le reste étant financé par la ville. Une partie des fonds est aussi alimentée par la Taxe foncière sur le bâti (TFPB), versée par les bailleurs sociaux. Ces derniers peuvent bénéficier d’un abattement fiscal de 30 % s’ils participent au financement d’actions dans le cadre du Contrat de ville. « C’est un levier économique intéressant : tout le monde y gagne. Les bailleurs réduisent leurs impôts, la ville soutient des projets utiles, et les habitants profitent directement des retombées sur le terrain », souligne l’élue.

Priorités locales assumées

Les orientations 2026 confirment les priorités déjà amorcées : soutien à la parentalité, accompagnement scolaire, jeunesse, transition écologique et sérénité publique. Ces thèmes guident la sélection des projets. « On soutient des actions cohérentes, bien présentées et surtout centrées sur les habitants du quartier », précise Linda Guedjali. Chaque dossier doit démontrer son utilité sociale et son ancrage local. Le financement peut couvrir jusqu’à 80 % du coût total, les 20 % restants étant à la charge du porteur de projet, souvent via des fonds propres ou la valorisation du travail des bénévoles. La possibilité de financer un projet sur trois ans, sans avoir à reformuler une demande chaque année. « Ça permet de consolider les initiatives à long terme et d’éviter de perdre de l’énergie dans la paperasse », ajoute l’adjointe. Une manière aussi d’inscrire la politique de la ville dans la durée.

Concrètement, une quarantaine de projets sont financés chaque année dans le cadre du Contrat de ville : chantiers jeunes, lutte contre le harcèlement scolaire, permis de conduire, ateliers vélo, voyages solidaires ou séjours à la mer pour les seniors. « C’est très diversifié ! On essaye d’avoir un équilibre entre jeunesse, familles et personnes âgées. L’idée, c’est que tout le monde y trouve sa place et participe à la vie du quartier. » Si le Contrat de ville reste un outil clé pour soutenir la cohésion sociale, il s’articule aujourd’hui avec un autre levier, la cité éducative. Ce label national, dont Joigny bénéficie sur l’ensemble de son territoire, apporte une enveloppe complémentaire de 200.000 € par an pour soutenir des projets éducatifs. « L’éducation, c’est la base : on mise sur la jeunesse, sur l’avenir. Le label a été un vrai tremplin pour imaginer de nouveaux dispositifs », confie Linda Guedjali.