Keolis : un dépôt multi-énergies pour asseoir le réseau auxerrois
Yonne. Avec un investissement de 5,5 M€, Keolis Communauté de l’Auxerrois a lancé la construction d’un dépôt de bus nouvelle génération. Ce projet stratégique, inscrit dans une délégation de service public courant jusqu’en 2031, doit accompagner la montée en puissance des mobilités décarbonées.

À Auxerre, l’opérateur de transport public, filiale du groupe Keolis, engage la construction d’un dépôt technique de 10.000 m², destiné à accueillir les 25 véhicules de la flotte communautaire, dont une partie roulera à l’hydrogène ou à l’électrique. Cette nouvelle infrastructure est portée dans le cadre de la DSP attribuée à Keolis début 2024, pour une durée de huit ans. Livraison prévue à l’été 2026.
Le bâtiment comprendra des ateliers de maintenance, des bureaux, ainsi que l’ensemble des équipements d’exploitation et de sécurisation nécessaires à l’usage de technologies sensibles, comme l’hydrogène. « Ce dépôt est indispensable pour gagner en autonomie, en efficacité et en maîtrise opérationnelle. Aujourd’hui, nous devons encore externaliser une partie de la maintenance faute d’infrastructure », explique Serge Girard, directeur de Keolis Communauté de l’Auxerrois.
L’investissement - estimé à 5,5 M€ hors taxes - est porté par Keolis, qui agit en qualité de maître d’ouvrage pour le compte de la collectivité territoriale. Cette dernière compense cet apport via une redevance trimestrielle forfaitaire, intégrée dans le montage de la DSP. « Ce type de montage est désormais courant. Il permet aux collectivités de lisser les charges d’investissement sur la durée d’exploitation, tout en bénéficiant d’un équipement clé en main », précise Serge Girard. Une quinzaine d’entreprises sont mobilisées autour du chantier, piloté par la maîtrise d’oeuvre interne de l’opérateur.
Cohérent avec la démarche technopolitaine

Outre l’enjeu énergétique, l’infrastructure vise aussi à répondre aux tensions récurrentes sur le marché de l’emploi dans les transports. À l’échelle locale, Keolis emploie 70 personnes, dont 60 conducteurs. Mais le besoin en compétences, notamment dans la maintenance de véhicules décarbonés, se fait sentir. « Les mécaniciens formés à l’hydrogène ou à l’électrique sont encore rares. C’est un axe fort de notre développement RH sur le territoire », souligne Serge Girard, qui a amorcé localement un rapprochement avec les établissements de formation, dont l’IUT d’Auxerre.
Le site a, en outre, était pensé dans une logique environnementale, avec notamment un système de récupération des eaux pluviales permettant un lavage des véhicules sans recours à l’eau potable.