L’agrivoltaïsme va se développer dans l’Yonne
Énergie. Dans le département icaunais, les dossiers d’agrivoltaïsme se multiplient sous le regard objectif et protecteur de la Chambre d’Agriculture.
C’est dans la loi d’Accélération de la Production d’Energies Renouvelables (APER), sortie le 10 mars 2023, que la notion d’agrivoltaïsme est apparue. Cette technologie novatrice, alliant sur une même surface, agriculture et production d’électricité, à partir de panneaux solaires, devient de plus en plus une voie à emprunter puisqu’elle serait en mesure d’apporter des solutions concrètes face aux problématiques climatiques et aux besoins d’énergie.
Cette approche se concrétise par une installation photovoltaïque au-dessus des cultures ou des zones d’élevage. Les différents types de projets existants (ombrières fixes, ombrières dynamiques, serres photovoltaïques, centrales au sol) offrent de nombreux avantages : protection contre les intempéries, optimisation de l’exposition au soleil tout en fournissant une ombre favorable aux cultures, maximisation de l’utilisation des terres agricoles, réduction de l’évaporation de l’eau, régulation de la température du sol, amélioration du bien-être animal par l’apport d’une ombre plus conséquente…
Cela permet aussi un revenu supplémentaire régulier sur le long terme et une amélioration de l’activité agricole. Cependant, devant les questions, les inquiétudes et les réserves que peuvent poser ces nouvelles méthodes, un décret a été publié le 9 avril 2024 pour apporter un cadre clair et répondre aux principales interrogations.
Des projets émergent dans l’Yonne
Selon les régions, l’agrivoltaïsme ne peut cependant pas être envisagé de la même manière. Il faut considérer presque « au cas par cas », les différents types de sols, de cultures ou d’élevages. Dans l’Yonne, l’agrivoltaïsme est encore peu visible, mais différents projets émergent. Emmanuel Jobard, responsable du département Territoires environnement terroirs (TET) à la Chambre d’Agriculture de l’Yonne, à Auxerre, confirme effectivement que le département icaunais est « particulièrement attractif pour les développeurs solaires. Nous estimons que 50 à 60 entreprises sillonnent le territoire pour faire émerger des projets de ce type. Deux dossiers ont été portés à notre connaissance à ce stade ».
Il précise également que l’intégration de l’agrivoltaïsme dans les pratiques agricoles doit, à l’instar du reste de l’hexagone, être parfaitement définie. Pour ce faire, un travail de concertation a été mené et une doctrine a été validée en septembre dernier.
Les demandes futures devront répondre favorablement aux quatre axes qu’elle précise et garantir non seulement la réalité de l’agrivoltaïsme mais encore la protection du fermier, le partage de la valeur et la prise en charge du démantèlement. « La Chambre d’Agriculture souhaite accompagner les projets le plus en amont possible et sur la totalité de son déploiement, dans le but d’éviter au maximum les effets délétères sur le tissu agricole de notre territoire, souligne-t-il. Nous souhaitons être partie prenante des discussions stratégiques, notamment en termes d’autoconsommation et de stockage, pour anticiper ces enjeux, continuer à soutenir et protéger le monde agricole qui en a plus que jamais besoin ». Actuellement, des collectifs d’agriculteurs s’investissent dans le département. A titre d’exemple, six projets, regroupant au total quinze communes sont soutenus par l’entreprise Green Lighthouse Développement (GLHD), spécialisée dans ce domaine. Cinq dossiers sont en phase d’instruction et certains d’entre eux pourraient voir le jour dès 2026.