Collectivités

L’eau et la biodiversité ont leur maison dédiée

Écologie. Cet outil au service des utilisateurs de l’eau et également à vocation pédagogique a été souhaité par le syndicat des Eaux et de Services Auxois-Morvan (SESAM).

Lecture 6 min
Représentation 3D la Maison de l'eau
Le bâtiment, livré en janvier 2025, sera exemplaire en termes de gestion des eaux et de performances thermiques et énergétiques. (Crédit : Godart + Roussel)

Conscient des enjeux de la ressource hydrique, le Sesam (Syndicat des eaux et de services d’Auxois-Morvan) a souhaité ériger à Semur-en-Auxois un bâtiment dédié, véritable guichet unique de l’eau qui regroupera les services du Sesam et son délégataire (Suez), mais sera également « ouvert aux différentes structures liées à l’eau et à la biodiversité (conseil départemental de Côte-d’Or, syndicats de bassin, Chambre d’Agriculture...) » qui souhaitent un espace de travail partagé grâce à des « bureaux et salles de réunion à disposition ».

Les usagers pourront ainsi trouver toutes les explications car ce tiers-lieu sera un lieu de vie et d’animation, de travail et d’activité, de mutualisation et de projets autour des compétences de l’eau et de la biodiversité. Des espaces d’accueil et de sensibilisation du public sont d’ailleurs présents au rez-de-chaussée.

Le projet s’inscrit également autour de l’éducation, l’animation en direction des scolaires grâce à la création de plusieurs espaces pédagogiques (salle d’exposition, salle d’animation et mare pédagogique) dédiés à la protection de l’eau et de la biodiversité. Le Sesam souhaite accueillir une douzaine de classes par an.

Exemplarité architecturale

Dessiné sous maîtrise d’œuvre commune (Cabinet Godart + Roussel et Vincent Billard, architectes), le bâtiment se veut exemplaire en termes de bioconception : construction à énergie positive avec production d’énergies renouvelables grâce à 97 panneaux photovoltaïques et une pompe à chaleur géothermique munie de neuf puits géothermiques verticaux et ventilation double-flux pour une régulation autonome de l’énergie.

La partie administrative du bâtiment sera construite avec des matériaux biosourcés (ossature bois et isolation bois) et la voirie sera réalisée en partie avec des matériaux de réemploi issus du BTP.

La conception du bâtiment suit les préceptes de l’architecture bioclimatique : assurer une enveloppe très performante, adopter des principes simples de conception comme la compacité et l’orientation des espaces, favoriser l’éclairage naturel tout en gérant les apports solaires. ; L’objectif est le contrôle de l’impact carbone de la construction.

Le projet est également pensé pour réduire les surfaces artificialisées. Les parkings et circulations de véhicules sont déportés en périphérie nord et ouest du terrain occupant ainsi le tiers du tènement : les surfaces d’enrobé qui en résultent sont agrémentées par des noues d’infiltration et des îlots de verdure.

Des arbres de hautes tiges d’essences locales et des arbustes sont plantés tous les 100 mètres carrés et tous les six à neuf mètres en périphérie du terrain.

Côté est, une partie du terrain a été conservée et sera traitée avec de la jachère fleurie afin de favoriser la biodiversité. Côté Ouest du terrain, une haie naturelle, avec des espèces locales, va être créée sur toute la largeur de la parcelle.

La mare pédagogique accompagnée de sa zone humide (pour accueillir les macro-invertébrés et insectes) stockant les eaux de pluies autour du bâtiment, agrémentées de plantes filtrantes, permettra d’expliquer la fonctionnalité et le potentiel des plantes à épurer nos eaux dégradées par différentes approches. amphibiens. Elle servira donc de terrain d’observation de la biodiversité aquatique ou semi-aquatique pour les scolaires.

Ouvert en 2025

Toujours dans le but d’être exemplaire au regard de la protection de l’environnement, la gestion des eaux pluviales a été étudiée pour que ces dernières puissent être gérées, autant que possible, à la parcelle (zéro rejet visé). En effet, les eaux pluviales seront dirigées vers la mare et une zone humide et vers une cuve de rétention qui permettra d’alimenter les sanitaires du bâtiment.

Côté voirie, un bassin enterré, complété d’un filtre à particules et à hydrocarbures, permettra de récupérer les eaux de ruissellement de la voirie potentiellement dégradées.

Débutés en septembre, les travaux devraient livrer le bâtiment en janvier 2025. D’un montant total de 3.448.640 euros, le projet bénéficiera de subventions de l’État , du conseil départemental de la Côte d’Or au titre de la transition écologique et des animations, des fonds européen de développement régional (FEDER), de la région BFC et du programme Leader 2023-2027 du Pays Auxois-Morvan.