L’École des métiers, ou « investir dans l’avenir »

Si l’on mesurait un évènement réussi aux VIP présents, alors l’inauguration du bâtiment de l’École des métiers dédié aux métiers de bouche et à l’hôtellerie-restauration était remarquable ! Élus de la région, ou de la métropole dijonnaise, une députée, une ancienne ministre, les présidents des chambres consulaires et de l’Umih 21, celui de la CPME, la directrice générale du Medef... et on en oublie sûrement : pas un ne manquait pour saluer la réalisation menée par l’École des métiers sous la houlette de son président Xavier Mirepoix et sa directrice générale, Séverine Delidais.

Les 600 apprentis (sur les 1.500 accueillis sur le campus) qui se destinent aux métiers de bouche (futurs cuisiniers, bouchers, charcutier-traiteurs, pâtissiers, chocolatiers, sommeliers) et les futurs professionnels de l’accueil et du service trouvent dorénavant dans un bâtiment flambant neuf de 4.000 m2 (3.300 réhabilités + une extension de 700 m2), des espaces et matériels idéaux pour apprendre en conditions réelles : trois cuisines pédagogiques, des laboratoires dédiés à chaque métier, un accueil-réception, un espace sommellerie... mais aussi une brasserie pour les personnes en insertion, des salles de cours, le restaurant d’application « La table des apprentis », un espace de restauration collective où, depuis le premier janvier, les repas servis aux apprentis à prix imbattable (5,25 € !) est concocté sur place par une équipe « maison », privilégiant les produits de saison.

17 M€ de travaux

Le montant total des travaux et de l’équipement est à la hauteur : 17 M €, dont une subvention de plus de 8 M € de la région BFC et des subventions pour le matériel, issues de deux opérateurs de compétences (Opco des entreprises de proximité et Akto, Opco des branches professionnelles des services). L’École a également engagé des fonds propres, contracté un emprunt garanti par Dijon métropole et bénéficié de mécénat par le Crédit agricole Champagne-Bourgogne représenté par son directeur général Emmanuel Vey et Laurent Haro, le directeur général adjoint du groupe bancaire.

L’engagement exceptionnel de la région BFC, alors même que l’alternance n’est plus de ses compétences, prouve, si besoin était, la validité du modèle porté par l’École des métiers a souligné le président du conseil régional, Jérôme Durain pour qui elle constitue un exemple de la « fierté » régionale dont il entend faire un socle du mandat qu’il a étrenné il y a peu : « Ici, je pense que cette question de la transmission, de la fierté, de l’excellence et donc de la fierté pour la région Bourgogne Franche-Comté, est centrale », a-t-il affirmé.

Au-delà de cette dimension d’identité et d’attractivité, l’École des métiers est aussi fortement ancrée dans le monde économique local : « Nous avons plus de 1.350 entreprises de Dijon Métropole de la Côte d’Or et de la région qui ont signé un partenariat avec nous », s’est réjoui Xavier Mirepoix quand la vice-présidente de Dijon Métropole et adjointe à la maire de Dijon Nadjoua Belhadef rappelait, elle, « que 92 % des jeunes issus de l’École des métiers sont en emploi à l’issue de leur formation, la preuve d’une véritable filière d’excellence ».

Une filière qui, après un coup de pouce exceptionnel de l’État pour la valoriser - faisant du même coup valser quelques préjugés sur les formations professionnalisantes et exploser le nombre de contrats signés -, a revu ses aides à la baisse, restrictions budgétaires oblige. À ce titre, la présence des élus et des représentants du monde professionnel réunis dans un même élan pour cette inauguration au sein du campus de l’alternance de la métropole dijonaise, va bien au-delà de la photo de famille : elle vaut un engagement pour, comme l’a formulé Nadjoua Belhadef, « investir dans l’avenir de notre jeunesse, de nos entreprises et de la métropole »