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L’illettrisme : un fléau culturel et économique

Éducation. Pour donner le goût de la lecture, le département de Saône-et-Loire veut séduire les enfants dès la sortie du berceau en mobilisant ses 201 bibliothèques.

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Alors qu’en 1978, Henri Wadier prônait « un apprentissage heureux de la lecture », le Conseil départemental de Saône-et-Loire innove par une opération inédite : donner accès à la lecture dès le premier jour de vie, en invitant les parents et les professionnels de la petite enfance à explorer les 201 bibliothèques municipales et intercommunales du département, dans la cadre du Plan départemental de développement de la lecture publique 2021-2024.

Derrière cette opération, un enjeu majeur : donner très jeune le goût de la lecture, une activité en perte de vitesse (86% des Français ont lu un livre ou plus en 2020, une baisse de 6 points par rapport à 2019 selon une étude du Centre National du Livre) en particulier chez les 15-24 ans qui sont de plus en plus nombreux à considérer la lecture comme une « corvée » dans le cadre de leurs études ou de leur travail.

C’est dans ce cadre que le département 71 veut redonner à la lecture son pouvoir d’évasion et s’illustre sur les affiches de l’opération : Emmène-moi… Les bibliothèques de Saône-et-Loire accueillent les tout-petits… dès les premiers jours de leur vie !, mais aussi lutter contre une inégalité de plus en plus prégnante : l’illettrisme.

Le coût faramineux de l’illettrisme

Derrière cette réalité, un enjeu économique majeur. Alors que lors de la Journée Défense et citoyenneté (JDC), 21% des jeunes de 18 ans ne savent pas lire correctement, en France, 29% des trois millions de personnes qui font face à l’illettrisme ne sont pas en emploi. Une situation prise désormais en compte par Pôle Emploi qui, avec le soutien de l’Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme (ANCLI), tente d’orienter les demandeurs vers des formations complémentaires et adaptées.

Le coût généré par l’illettrisme pour les entreprises représente 2 à 5 % de leur masse salariale et rayonne bien au-delà de l’entreprise : l’inumérisme, l’illettrisme touchent aussi la gestion du budget familial. Une situation qui coûterait près de deux milliards d’euros par an à la France qui investit dans la lutte contre l’illettrisme environ 300 millions par an.