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L’uB se réinvente en Université de Bourgogne Europe

Enseignement supérieur. Neuf Établissements d’enseignement supérieur et de recherche (ESR) se fédèrent avec l’Université de Bourgogne pour bâtir un Établissement public expérimental (EPE) baptisé Université de Bourgogne Europe.

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Photo des représentants des établissements supérieur et de recherche et de l'Université de Bourgogne
De gauche à droite : Jean-Yves Hébrard, directeur de l’ESAAB - Nevers ; Cyril Vallée, directeur de l’École d’ingénieurs Eseo Dijon ; Olivier Bernard, président de l’ESM de Bourgogne Franche-Comté ; Laurence Mangenot, directrice du campus de Dijon - ESTP ; Paolo Modugno, directeur adjoint du campus Sciences Po de Dijon ; Freddy Serveaux, directeur général du Centre hospitalier universitaire de Dijon ; Vincent Thomas, président de l’université de Bourgogne ; Myriam Le Merdy, directrice du campus de Dijon, CESI École d’ingénieurs ; Charles Coutant, directeur général CGFL ; Stéphan Bourcieu, directeur de BSB. (Crédit : JDP)

Aux côtés de l’université de Bourgogne (uB), plusieurs structures ont décidé de bâtir un Établissement Public Expérimental (EPE) qui portera le nom d’Université de Bourgogne Europe. Il s’agit à ce jour de l’école de management BSB, des écoles d’ingénieurs CESI, ESEO, ESTP, de l’École supérieure de musique (ESM) Bourgogne Franche-Comté, du campus de Dijon de Sciences Po Paris, de l’École supérieure des Arts Appliqués de Bourgogne (ESAAB), du Centre hospitalier universitaire (CHU) Dijon Bourgogne, du Centre de lutte contre le cancer Georges-François Leclerc (CGFL), et du Crous de Bourgogne-Franche-Comté en tant qu’établissement partenaire.

Ce sont 16.000 chercheurs et enseignants-chercheurs (55 % des effectifs de la région BFC), 32 laboratoires, 13.000 emplois et près de 40.000 étudiants qui seront concernés (pour comparaison l’actuelle Comue compte 67.000 étudiants).

Perspective internationale

Le budget cumulé des partenaires du nouvel EPE sera de 1,15 milliard d’euros. Fort de ces moyens communs, le nouvel EPE pourra étendre ses missions de service public à l’ensemble des étudiants, du tissu socio-économique et culturel du site bourguignon, le tout dans une perspective internationale assumée.

« Cet EPE sera certes bourguignon, mais avant tout européen, affirme Vincent Thomas, président de l’uB. Il permettra un renforcement de l’attractivité et de la visibilité internationale avec notamment une augmentation de 35 % des signatures scientifiques grâce au partage par tous les établissements de cette signature pour tous les chercheurs en poste en BFC. C’est aussi l’intégration des partenaires de l’Alliance européenne Forthem ; actuellement 240.000 étudiants et 17.000 personnels chercheurs (neuf “labs” qui couvrent les domaines stratégiques développés par l’EPE dans ses défis sociaux et territoriaux), ainsi que l’ouverture des 350 conventions internationales de l’uB avec des établissements du monde entier ; chaque partenaire pourra en bénéficier, mais partagera lui aussi son réseau international en lien avec la stratégie de l’EPE ».

« Enfin, dans le classement de Shanghai, l’EPE héritera de la position de l’uB qui y est répertoriée entre la 501e et 600e place mondiale, ce qui n’était pas possible avec la Comue ».

Une sortie de la Comue en mars 2024

Côté calendrier, l’uB sortira officiellement de la Comue UBFC le 31 mars 2024. Le dossier d’EPE, porté par l’uB, aura préalablement été transmis en janvier auprès du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, qui après étude actera la création par décret de l’EPE. « L’uB qui est actuellement un Établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP) se transformera en un EPE. Cela ne changera rien pour les personnels de l’université, ni pour les composantes qui resteront sous les mêmes statuts. L’uB élargira alors son périmètre d’action sans surcouche administrative, mais avec des interfaces ».

Chaque membre sera ainsi intégré soit comme membre composant, soit comme membre associé, « sans absorption ni fusion (seule la présence de deux universités dans un EPE doit conduire à la fusion entre celles-ci). Le projet de statuts du futur EPE traduira cette volonté de créer une “maison commune”, sans renoncer aux atouts propres des parties prenantes, à leur agilité et à leur visibilité. Chaque établissement conserve sa personnalité morale et juridique. Tous restent employeurs de leurs personnels, adoptent eux-mêmes leur budget, et perçoivent directement leur subvention pour charge de service public du ministère de tutelle. Tout en conservant les prérogatives qui leur sont attachées, ils s’inscrivent dans la stratégie collective co-construite au sein de l’EPE et dans ce sens ils seront tous représentés dans l’ensemble des instances constitutives de l’EPE », développe Vincent Thomas.