Collectivités

La commande publique à la question

Financement. État, région et représentants du bâtiment, des travaux publics et des fournisseurs se sont rencontrés lors de la Conférence régionale de l’investissement public.

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Photo de Laurent Fraisse
Laurent Fraisse, directeur régional de la banque de France, devant les représentants des syndicats professionnels. (Crédit : JDP)

C’est un rendez-vous « sensible » que cette Conférence régionale de l’investissement public. Organisée le mardi 7 novembre à la Dreal (après trois ans d’interruption), elle met en effet sans tambours ni trompettes - le Journal du Palais était le seul média convié - face à face les financeurs publics (l’État, représenté par le préfet de Côte-d’Or Franck Robine) et la région BFC (incarnée par sa présidente Marie-Guite Dufay) et les représentants des syndicats professionnels du bâtiment et des travaux publics : Vincent Martin (Fédération régionale des travaux publics), Emmanuel Chevasson (Fédération française du bâtiment), Francis Voëlin (Confédération des artisans et des petites entreprises du bâtiment) et Christophe Bauduin (Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction).

Des professionnels « remontés » dans le contexte de crise actuelle de leurs secteurs et aux mines dubitatives face aux chiffres présentés par Laurent Fraisse, directeur régional de la Banque de France soulignant « une normalisation du financement de l’habitat, avec un coût qui augmente mais moins en France qu’en zone euro », reconnaissant néanmoins une « activité en légère baisse, particulièrement sensible sur le gros œuvre ». Dont acte...

Grand calme à mi-mandat

Pour Vincent Martin, qui rappelle que les TP dépendent à 60% de la commande publique, un indicateur inquiétant est qu’à mi-mandat, les élus locaux n’ont pas enclenché le regain d’activités habituellement constaté et en appelle aux subventions publiques dont il estime l’effet multiplicateur par quatre sur les budgets. Côté bâtiment, Emmanuel Chevasson est alarmiste : « tous les chiffres du bâtiment sont dans le rouge : - 1,2% d’emplois, 34% de défaillances d’entreprises ».

Il réclame notamment une plus grande souplesse quant aux pénalités de retard, compte tenu des difficultés d’approvisionnement quand Francis Voëlin évoque lui « des délais de paiement compliqués ».

S’il entend les difficultés, le préfet Franck Robine a néanmoins souligné l’indéniable effet post-Covid de France relance avec un niveau d’investissement exceptionnel et aussi rappelé les engagements de l’État en faveur de la construction : prolongation du PTZ jusqu’en 2027 pour l’achat de logements neufs collectifs en zone tendue ou simplification de MaPrimeRenovpar exemple.