Collectivités

La ministre de l’Agriculture en visite à Dijon

Côte-d’Or. Annie Genevard était à Dijon vendredi 4 avril pour le congrès national des Maison familiales rurales alors que la Loi de programmation agricole prévoit la formation en trois ans de 50.000 professionnels de l’agriculture.

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Parmi les stands proposés par les élèves des MFR, une ardoise géante sur laquelle la ministre a laissé trace de son passage. (Crédit : JDP.)

Pour clôturer une journée de visites dans le Jura axées sur la restauration collective, l’élevage et la viticulture, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire était à Dijon vendredi 4 avril au Parc des expositions afin d’assister à la plénière du congrès national des Maisons familiales rurales (MFR) - 29 en BFC et quasiment 500 sur le territoire national, - auxquelles elle a assuré son « plein engagement pour promouvoir ce modèle, singulier et fécond ». À cette occasion, Dominique Ravon, président de l’Union nationale des MFR a en effet rappelé le socle de l’enseignement de ces établissements formant notamment aux métiers de l’agriculture : « une pédagogie de l’alternance basée sur les acquis dans le monde réel », s’appuyant fortement sur les territoires et leurs besoins. La présidente de la région BFC Marie-Guite Dufay a d’ailleurs signalé que, malgré le contexte budgétaire contraint, l’aide régionale n’avait pas failli et que « la préservation de l’enveloppe financière aux MFR » était de son point de vue un « devoir vis-à-vis de nos jeunes et des territoires », alors que le renouvellement des générations devient un enjeu majeur – on estime que, dans dix ans, un tiers des actifs de l’agriculture sera en âge de partir à la retraite. 

Un enjeu inscrit dans la loi

Photo de Annie Genevard
Annie Genevard (au centre), entourée de Marie-Guite Dufay, présidente de la région BFC et du sénateur de la Côte-d’Or François Patriat.(Crédit : JDP.)

Un enjeu tellement majeur qu’il est désormais inscrit dans la loi, promulguée le 24 mars 2025, intitulée « Loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture ». Le législateur a ouvert trois voies pour accroître l’attractivité du secteur : mise en place d’un programme national d’orientation et de découverte des métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire, création d’un « Bachelor Agro » de type Bac + 3 et formation en trois ans de 50.000 professionnels de l’enseignement, du conseil et de l’administration sur les actions et solutions en faveur des transitions agroécologique et climatique alors que le contexte mondial a rendu encore plus aiguë la nécessité d’une plus grande souveraineté dans ce domaine. Interrogée à cet égard sur les taxes douanières annoncées par le Président Trump et ses conséquences sur les marchés agricoles, Annie Genevard s’est montrée très soucieuse en même temps qu’assez évasive sur les armes dont dispose le pays et son ministère : « Vouloir imposer une démarche protectionniste au mépris de ce qu’est le commerce international, c’est faire courir de grands risques à l’économie mondiale, aux économies nationales… Mon sujet est de veiller à ce que ces taxes ne compromettent pas l’équilibre agricole de notre pays et c’est ce à quoi je m’emploie. Entre les taxes décidées par le Président Trump et les contre-mesures que l’Union européenne va légitimement déclencher parce qu’on ne va pas se laisser piétiner ainsi, je veillerai à ce que l’agroalimentaire français ne soit pas pénalisé dans cette triste opération. Il y a deux attitudes à avoir : la fermeté et la diplomatie. La fermeté, parce qu’on ne peut pas sans réagir se laisser imposer de telles barrières douanières, mais aussi de la négociation et de la diplomatie, car une guerre commerciale n’est bonne pour personne. »