La sécheresse affecte aussi l’économie
Environnement. L’Insee publie une étude sur l’impact du changement climatique dans différents secteurs, allant de l’agriculture aux infrastructures.
D’après l’Insee, en mai 2024, « un habitant sur deux vit dans un territoire touché par la sécheresse » : c’est sous ce titre que l’institut vient de publier une étude sur l’impact du manque d’eau dans des secteurs majeurs, des rendements agricoles en passant par l’élevage... Les édifices sont également touchés : la sécheresse fragilise en effet les fondations, provoquant le retrait-gonflement des sols et un risque de fissures. De plus, le retrait des sols sous les chaussées provoque des affaissements, créant des déformations de la surface routière : autant de coûts pour la collectivité et les assurances qui se répercutent inévitablement sur la population.
Les cultures et l’élevage fragilisés
Selon l’Observatoire prospectif de l’agriculture de Bourgogne Franche-Comté (OPA BFC), le rendement agricole (particulièrement celui des plantes fourragères, céréales et oléagineux) s’est établi à 319.400 € en 2023, soit une régression de 9 % par rapport à 2022. Cette baisse, conjuguée à la progression des charges courantes, a entraîné une chute de 50 % en moyenne des excédents brut d’exploitation. En 2018, 2019 et 2020, années particulièrement sèches, le rendement agricole en région BFC se situait près de 30 % en dessous du rendement moyen des quarante dernières années.
Dans le secteur de l’élevage, la décapitalisation des cheptels, en particulier celui des bovins, contribue à la hausse des cours. Les épisodes d’aridité ont en effet une incidence sur la pousse d’herbe pour les pâturages et le fourrage nécessaires à l’hiver, ce qui entraîne la diminution du nombre de cheptels. Conséquence, « les prix des animaux destinés à l’engraissement ont augmenté de 25 % en 2022, indique l’Insee. Le jeune veau était vendu à 3,4 € le kg contre 2,7 € un an auparavant. » Face à cette réalité, les entreprises doivent trouver des sources alternatives et durables d’approvisionnement en eau, qui constitue un enjeu de taille pour d’autres secteurs de l’économie comme la chimie et les industries papetières ou encore la métallurgie - un élément non négligeable du PIB en BFC -, qui reposent sur une utilisation intensive de cette ressource.