Le Bus du Coeur des Femmes revient à Auxerre
Santé. Cette année encore l’initiative devrait permettre à 250 femmes d’obtenir un dépistage cardio-vasculaire et gynécologique.
Le Bus du Coeur des Femmes revient à Auxerre, du 13 au 15 novembre, salle Vaulabelle, pour la seconde année consécutive. Pendant trois jours, toutes les femmes en situation de vulnérabilité - pas simplement la précarité financière, mais également sociale, psychologique, sanitaire - pourront se présenter sur place afin de bénéficier gratuitement d’un dépistage cardio-vasculaire et gynécologique. Cette opération essentielle d’information, de sensibilisation et de soutien permet avant tout, de « prévenir plutôt que guérir ». C’est le souhait conjoint du professeur Mounier-Vehier, cardiologue au CHU de Lille et de Thierry Drilhon, dirigeant d’entreprises et président de la Chambre de commerce Franco-Britannique. En 2020, ces professionnels ont décidé d’allier leurs compétences pour créer le fonds de dotation « Agir pour le coeur des femmes / Women’s Cardiovascular Healthcare Foundation », une initiative financée par des fonds privés (fondations et entreprises), des dons de particuliers et des contributions volontaires en nature (services des villes, associations, partenaires, professionnels de santé bénévoles).
4.672 femmes dépistées dont 255 à Auxerre en 2023
L’objectif ? Anticiper, alerter, mobiliser, éduquer et agir par tous les moyens pour sauver la vie de 10.000 femmes en cinq ans en s’occupant de toutes celles qui ne peuvent pas prendre soin de leur santé cardio-vasculaire comme elles le voudraient ou le devraient et qui en ont pourtant réellement besoin. Il faut rappeler que les maladies cardio-vasculaires restent la première cause de mortalité féminine et qu’il y a deux fois plus de décès chez la femme que chez l’homme. Chaque année, en France plus de 75.000 femmes meurent d’une maladie cardio-vasculaire, tandis que 12.000 décèdent d’un cancer du sein. Les raisons sont multiples : une hygiène de vie contrariée (manque d’activité physique, alimentation déséquilibrée, tabac, alcool, stress…), des artères plus fines que celles des hommes et in fine plus sensibles aux facteurs de risques ou encore une situation hormonale fragilisée qui peut exposer à l’accident cardiaque.
En 2021, une nouvelle étape est franchie avec l’arrivée du Bus du Coeur des Femmes. C’est une révolution, puisqu’il a déjà pris en charge 12.000 femmes qui, après examen, et selon les cas, sont réintégrées dans un parcours de soins. « Neuf femmes sur dix qui sont venues se faire dépister dans le bus présentaient bel et bien des signes inquiétants. 70 % d’entre elles n’ont jamais consulté de cardiologue et 37% n’ont pas de suivi gynécologique », précise-t-on. Autant dire l’importance de la démarche. Rien que l’an dernier, le Bus a parcouru 10.000 km, 4.672 femmes ont été dépistées et 1.058 professionnels de santé se sont impliqués sur l’ensemble du territoire.
Il s’est ainsi arrêté trois jours consécutifs, dans dix-sept villes-étapes dont Auxerre. Ainsi, 255 Auxerroises ont suivi le parcours complet en dix points (entretien avec un médecin et des spécialistes, électrocardiogramme, évaluation de la pression artérielle, examens…) et une soixantaine d’entre elles ont ensuite obtenu une consultation de suivi en cardiologie et/ou en gynécologie. Les femmes repartent ainsi rassurées et informées au cas par cas.
Plus tard, elle sont recontactées pour un suivi, car tout l’enjeu est de ne pas les laisser seules. En parallèle, un « Village Bien-être et Santé », est installé. En accès libre, il diffuse de nombreux conseils santé. In fine, prendre part à cette opération d’envergure signifie avant tout accepter de s’engager dans une action collective et pour une durée de cinq ans. Dans la capitale icaunaise, les élus et les services de l’agglomération de la ville qui organisent l’événement ont fédéré une centaine de professionnels de santé et d’acteurs associatifs. Ils participent aux journées tandis qu’« Agir pour le Coeur des Femmes » met à leur disposition l’infrastructure nécessaire.
Même si ces rendez-vous ne peuvent faire face à tous les problèmes, ils permettent néanmoins d’apporter une solution efficace : le bus et sa remorque, un kit de communication, une signalétique, l’accompagnement méthodologique d’un coordonnateur national, des relations avec les médias locaux et internationaux, ainsi qu’un relais sur les réseaux sociaux, une campagne de communication nationale, une coordination locale transversale. À l’heure où obtenir un rendez-vous chez un spécialiste est de plus en plus complexe, c’est rassurant.