Le canal de Bourgogne au coeur d’un partenariat stratégique
Yonne. À Tanlay, élus locaux, représentants de l’État, du département et de la région ont signé une convention de partenariat autour du canal de Bourgogne, une étape décisive pour préserver cette voie d’eau emblématique et renforcer son attractivité touristique et économique.
C’est au port de Tanlay que s’est tenue la signature officielle de la convention cadre pour le canal de Bourgogne. Devant un large parterre d’élus, de représentants institutionnels et d’acteurs touristiques, le maire de Tanlay, Éric Delprat, a ouvert la cérémonie en soulignant l’importance de ce patrimoine fluvial pour sa commune. « Le canal n’est pas seulement un paysage, c’est une colonne vertébrale, un axe structurant, un lieu de vie, de rencontre et de développement », a-t-il rappelé.
Depuis plusieurs années, la municipalité mise sur cet atout pour dynamiser le territoire. Une aire de loisirs a déjà vu le jour en bord de canal, des bornes de recharge pour vélos électriques ont été installées et une aire pour camping-cars est en cours d’aménagement. Ces actions locales illustrent l’esprit même de la convention signée : une approche concrète et partagée pour valoriser le canal de Bourgogne.
Autour de cette signature, plusieurs partenaires institutionnels étaient présents. Le conseil départemental, la région Bourgogne-Franche-Comté, les intercommunalités et l’État ont affiché une ambition commune : préserver et développer cette infrastructure historique. Le canal, qui traverse une grande partie du département, attire chaque année de nombreux promeneurs, plaisanciers et cyclistes. Il constitue un levier important pour l’économie touristique locale, mais aussi un enjeu écologique et patrimonial majeur.
La convention signée à Tanlay jette les bases d’un programme d’actions partagé. Elle prévoit d’améliorer les aménagements, de renforcer l’attractivité touristique et de préserver le patrimoine pour les générations futures.
Une ambition commune pour un canal d’avenir
L’un des objectifs affichés est de faire du canal une véritable destination touristique, à l’image de l’expérience réussie du canal du Nivernais. Le département prévoit notamment l’installation d’une signalétique directionnelle et de compteurs de passage pour les cyclistes, afin d’accompagner l’essor de la fréquentation à vélo. La région, de son côté, s’est engagée à soutenir financièrement les projets structurants liés à l’itinérance douce, à condition qu’ils s’inscrivent dans une démarche collective et coordonnée. « Cette dynamique territoriale témoigne d’une volonté partagée de valoriser un patrimoine fluvial exceptionnel », a souligné Nathalie Labosse, conseillère régionale déléguée au tourisme.
Les représentants de Voies navigables de France (VNF), gestionnaires du canal, ont insisté sur la nécessité d’une approche partenariale. Ils ont annoncé un accompagnement en ingénierie et un soutien financier, tout en reconnaissant la complexité administrative qui freine parfois les projets. « Il faut que VNF soit facilitateur », a déclaré Nicolas Vadrot, leur représentant, rappelant les enjeux liés à l’alimentation en eau et à la régénération des infrastructures.
Plusieurs élus ont également appelé à une coopération élargie, notamment avec le département voisin Côte-d’Or, afin d’agir sur l’ensemble du linéaire. L’ambition est de créer une stratégie globale, capable de rendre le canal de Bourgogne aussi attractif que d’autres grands itinéraires fluviaux français. « Nous avons des pépites sur nos territoires, et le canal en fait partie », a résumé Grégory Dorte, président du conseil départemental de l’Yonne. Un sentiment partagé par l’ensemble des signataires, qui voient dans cette convention une première pierre d’un projet d’envergure. Plus qu’un simple ruban d’eau, le canal de Bourgogne est perçu comme un atout stratégique pour l’attractivité, l’économie locale et la transition écologique.