Collectivités

Le CSIRT-BFC reçoit 400.000€ de l’État pour renforcer ses actions

BFC. En remportant le nouvel Appel à manifestation d’intérêt (AMI) Ralec, le CSIRT Bourgogne Franche-Comté se voit conforté dans son rôle d’expert cybersécurité

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(Crédit : freepik)

Le Centre régional d’alerte et de réaction aux attaques informatiques Bourgogne Franche-Comté (CSIRT-BFC) porté par l’ARNia est lauréat de l’Appel à manifestation d’intérêt Ralec (Renforcement de l’Accompagnement Local aux enjeux de Cybersécurité) lancé par l’ANSSI en aout dernier. Ce renouvellement s’accompagne d’un financement de 400.000 € accordé par l’État à travers l’ANSSI, destiné à consolider les moyens humains et techniques du CSIRT-BFC, renforcer les actions de prévention et de sensibilisation, et poursuivre le développement d’un service public régional de cybersécurité accessible à tous les acteurs du territoire.

Opéré par l’ARNia depuis 2022, le CSIRT-BFC a été créé pour répondre aux besoins des organismes publics et privés (collectivités, établissements publics, associations, PME, ETI et TPE) du territoire, en offrant un service public gratuit d’assistance, de veille et de remédiation face aux cyberattaques. Le CSIRT-BFC répond aux acteurs qui ne sont pas couverts par les services nationaux tels le CERT-FR ou Cybermalveillance.gouv.fr.

Trois ans d’actions, un bilan significatif

Depuis son lancement, le CSIRT-BFC a accompagné plus de 4.600 entités sur l’ensemble du territoire. En 2024, 2.200 structures ont été supervisées en continu (près de 2 millions de scans réalisés). Parmi les incidents signalés, 11 % ont eu un impact direct sur l’activité des organisations concernées. Les bénéficiaires se répartissent majoritairement entre collectivités (47 %), établissements publics (18 %) et PME (13 %).

Les principales menaces rencontrées concernent le phishing, les fraudes bancaires, les ransomwares et les faux sites marchands. En parallèle, le CSIRT-BFC a mené une importante action de prévention et de sensibilisation avec 37 événements organisés en 2024.

Depuis 2024, le CSIRT-BFC est le premier CSIRT régional à avoir intégré le réseau InterCERT France, rejoignant ainsi les acteurs nationaux de référence. L’interCERT France est l’association des CERT et CSIRT Français. L’objectif de cette communauté est de renforcer la capacité pour chaque membre à détecter et à répondre aux incidents de sécurité impactant son périmètre.

Une priorité stratégique pour la région

En remportant cette AMI, la région Bourgogne Franche-Comté se voit ainsi confortée dans son action en faveur de la cybersécurité. « Face à la montée des menaces numériques, il est essentiel que les territoires disposent de capacités locales solides pour protéger leurs acteurs. La re-labellisation du CSIRT BFC est une reconnaissance du travail accompli et un signal fort pour l’avenir », déclare Jérôme Durain, président du Conseil régional. « En effet, c’est un écosystème régional engagé qui voit ses actions ainsi pérennisées aux côtés de la Région et de l’ARNia : les pôles de compétitivité, French Tech Bourgogne Franche-Comté, l’Agence économique régionale, les syndicats patronaux (Medef BFC, CPME), les établissements universitaires (Université Bourgogne Europe, Université Marie et Louis Pasteur), Dijon Métropole, Besançon Métropole, mais aussi de nombreux partenaires institutionnels et économiques, témoignant de la cohésion des acteurs du territoire en faveur de la cybersécurité », précise l’Arnia dans un communiqué. Le renouvellement intervient dans un contexte marqué par la mise en œuvre imminente de la directive européenne NIS 2.

Cette directive, initiée par la France, imposera de nouvelles obligations de cybersécurité aux entités publiques et privées. Le CSIRT-BFC jouera donc un rôle clé pour accompagner les structures régionales dans leur mise en conformité avec la directive. « En poursuivant cette mission, nous renforçons notre ambition de bâtir un véritable service public du numérique au bénéfice de tous. Dans le contexte géopolitique qui voit se multiplier les cyberattaques visant à la déstabilisation politique et économique de notre pays il est en effet essentiel d’améliorer le niveau de protection de tous les acteurs, publics et privés », ajoute Patrick Molinoz, président de l’ARNia.