Le Laboratoire de mathématiques de Besançon a 25 ans
Anniversaire. Fin juin, l’Université de Franche-Comté (UFC) était en fête pour les 25 ans du laboratoire de mathématiques de Besançon (LMB). Depuis sa création en 1996, ce dernier a bien grandi. Il est aujourd’hui solidement ancré dans le paysage mondial de la recherche. Le LMB organise ainsi une douzaine de conférences internationales par an et ses membres nouent des collaborations avec une quarantaine de pays. Pour l’évènement, étaient présents : Macha Woronoff présidente de l’UFC, Anne Vignot, président de Grand Besançon Métropole et maire de la ville, Dominique Grevey, président d’UBFC et Auscher, directeur de l’Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions.
« Notre université est certes une vieille dame respectable de presque 600 ans ; néanmoins, elle sait rester jeune et dynamique, tournée en permanence vers l’avenir. Cet anniversaire en témoigne, lance, en ouverture de son discours d’introduction à la journée des 25 ans du Laboratoire de mathématiques de Besançon (LMB), Macha Woronoff , présidente de l’Université de Franche-Comté (UFC). D’autant plus que le LMB constitue à lui seul un exemple qui pourrait servir de modèle pour toute notre université à l’aune des capacités singulières de ce laboratoire à : enseigner, chercher, innover, transmettre, susciter l’appétence de la jeunesse, s’ouvrir sur son environnement externe ».
« En 25 ans, la taille du LMB et son rayonnement se sont considérablement accrus », affirme Christophe Delaunay, directeur du LMB depuis 2017. Le LMB compte aujourd’hui 50 membres permanents auxquels s’ajoutent des membres non-permanents (doctorants, post-doctorants et professeurs invités).
« Le LMB vise l’excellence et fait honneur à l’UFC, défend Macha Woronoff. J’en veux pour preuves : le partenariat institutionnel fort qui l’unit au CNRS au sein de l’unité de recherche, la réussite à de nombreux projets d’envergure, notamment dans les domaines fondamentaux de la théorie des nombres et de l’analyse fonctionnelle, une préparation à l’agrégation de mathématiques qui compte parmi les meilleures de France et la présence en son sein d’un lauréat senior de l’Institut universitaire de France (IUF), témoignant de la recherche de haut niveau qui est menée dans cette unité ».
« Le CNRS a vocation à accompagner les sites où il y a de la recherche de qualité et pas seulement à Paris. Et c’est bien ce que l’on trouve ici à Besançon, appuie Pascal Auscher, directeur de l’Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions (INSMI), organe du CNRS investi des missions nationales d’animation et de coordination dans le domaine des mathématiques. Avec 270 membres de son personnel qui travaillent à l’UFC (20 % des effectifs de l’université), le CNRS noue un partenariat fort avec celle-ci. Il compte ainsi 20 unités partagées (13 de recherche, quatre d’appui à la recherche, une fédération de recherche en mathématiques qui regroupe le LMB et l’institut de mathématiques de Bourgogne et deux unités mixtes).
Le LMB est un très bon exemple du travail réalisé par le CNRS au service de la communauté mathématiques ces dernières décennies : coordonner les forces locales en les regroupant autour d’un projet commun mis en œuvre par des unités pilotées avec les partenaires universitaires. Le LMB est en cela un exemple d’ouverture aux autres disciplines scientifiques, au monde socio-économique et à la société civile (travaux de recherche directement utile à la population, formation continue des enseignants du primaire et du secondaire en passant par des actions de vulgarisation scientifique) ».
Les maths, ce n’est pas qu’une affaire de mathématiciens
Désireux de montrer que les mathématiques sont partout dans la vie courante, le LMB, jamais exclusif dans ses choix de recherche, multiplie les échanges et interactions : collaborations essentielles engagées avec Femto-ST, avec le laboratoire Chrono-environnement, avec les équipes de santé, avec le musée du Temps de Besançon...
Côté recherche, le grand écart s’opère de la modélisation de l’évolution de la population des campagnols dans le Jura (afin d’évaluer les risques épidémiques liés à l’échinococcose alvéolaire), à l’analyse des données de la sécurité routière sur le Grand Besançon, en passant par la modélisation de la délivrance de principes actifs thérapeutiques dans les tissus biologiques... « Si certains se recroquevillent et réservent jalousement leur savoir à quelques initiés, préférant le confort de l’entre soi, vous avez choisi au contraire de partager et diffuser largement le fruit de vos recherches et de vos connaissances, et donc d’attirer de nouveaux et futurs talents », argue Macha Woronoff.
« Les travaux du LMB renforce la conviction que l’enseignement supérieur est indispensable à nos territoires. La connaissance et la recherche sont plus que jamais vitales quand elles se transforment en biens utiles à la population. C’est pourquoi, GBM participe à la rénovation de l’UFC à hauteur de 11 millions d’euros et est partie prenante dans la maîtrise d’œuvre », ajoute Anne Vignot, présidente de Grand Besançon métropole (GBM) et maire de la ville.