Collectivités

Le parc éolien d’Oigny (enfin) inauguré

Énergie. L’équipement installé au milieu de parcelles agricoles a été inauguré le 23 mai, au terme d’un processus entamé en 2013. À terme, les cinq mâts de 3 MW chacun produiront une énergie décarbonée équivalent à l’alimentation de 12.000 foyers.

Lecture 4 min
Photo de Florine Marchand, François Patriat, Olivier Gallien, Valérie Bouchard et Hubert Brigand
Tenant le ruban, de gauche à droite : Florine Marchand, cheffe d’exploitation à EDPR, le sénateur de la Côte-d’Or François Patriat ; Olivier Gallien, maire d’Oigny ; la conseillère départementale Valérie Bouchard et le député Hubert Brigand. (Crédit : JDP)

C’est peu dire qu’Olivier Gallien, le maire d’Oigny, était ravi lors du couper de ruban inaugural du parc éolien construit par EDP Renewables (EDPR, producteur et gestionnaire d’électricité d’origine renouvelable) désormais installé sur la commune au milieu de parcelles agricoles privées et une communale. L’équipement composé de cinq mâts d’une capacité de production de 3 MW chacun - soit l’équivalent de la consommation de 12.000 foyers - est en effet l’aboutissement d’un processus de plus de dix années, contrarié en son temps par des procédures contentieuses ; la délibération du 13 décembre 2019 par laquelle le conseil municipal d’Oigny (37 habitants) approuvait le projet présenté par EDP Renewables ayant même fait l’objet d’une décision de la Cour administrative de Lyon... « Un très long cheminement pour une micro-commune », s’est amusé l’élu, avant de passer la parole aux deux parlementaires, pas moins, qui avaient fait le déplacement : le sénateur François Patriat et le député Hubert Brigand.

« La moitié de l’objectif »

Ces péripéties, François Patriat les a balayées, rappelant que c’est sous sa présidence que la région BFC s’est engagée dans les énergies renouvelables « on en est à 50% de l’objectif fixé par le conseil régional » pour répondre aux enjeux « d’indépendance, d’utilisation des ressources et d’aménagement du territoire ».

Les questions de pollution visuelles ? Oui, reconnaît François Patriat, « mais que sont-elles lorsqu’il s’agit de protéger le climat et de participer à notre souveraineté ? » Avant de souligner que ce type d’équipement permet notamment de financer les actions sociales de certains territoires...

Protection de la biodiversité

Décriés pour leur impact sur l’environnement - depuis leur construction, souvent lointaine, engendrant un coût écologique de transport important, jusqu’à leur implantation impliquant des chantiers d’envergure -, les mâts éoliens sont aussi pointés du doigt quant à leur effet sur la faune et notamment les populations d’oiseaux (rapaces). EDPR a donc intégré à ses mâts une série de caméras pilotées par IA et entraînées à stopper les pales lorsque des vols d’oiseaux sont detectés afin d’éviter les collisions létales pour les animaux.

Des dispositifs spécifiques pour la protection des chauves-souris ont été installés, le parc intégrant également la limitation des gènes acoustiques pour les riverains (il est vrai assez peu nombreux dans ce territoire de trois habitants au km²). « C’est un parc qui tient compte des enjeux paysagers de faune et les enjeux humains en respectant le cadre de vie », a certifié Florine Marchand, cheffe de projet et désormais cheffe d’exploitation du parc d’Oigny puisque ce type d’installation est destiné à être en place pour au moins 25 ans.

L’équipement génère localement pour les collectivités locales (commune et intercommunalité), deux types de retombées économiques : un loyer pour la parcelle communale où est installé un des mâts et une part de l’IFER (imposition forfaitaire des entreprises de réseaux). Cela représente pour une petite commune comme Oigny une manne d’environ 34.000 € par an (45.000 € pour l’intercommunalité). La commune a déjà investi en rachetant des terres agricoles qui ont été relouées à des agriculteurs biologiques.