Les avocats de Mâcon et Chalon au chevet des agriculteurs
Saône-et-Loire. Les bâtonniers ont renouvelé une convention de partenariat pour deux ans avec l’association agrisolidarité pour offrir l’accès au droit aux agriculteurs en difficulté.
De l’aveu des bâtonniers, l’avocat fait encore peur au monde agricole. « Pourtant, nous sommes capables de mettre des bottes et d’aller sur la ferme si nécessaire », assure Magali Raynaud de Chalonge, bâtonnier de Mâcon-Charolles. « Nous ne sommes pas le barreau de Paris, renchérit Damien Varlet, son homologue de Chalon, nous sommes des avocats de campagne, de proximité ».
La convention de partenariat signée le 2 mai entre les barreaux de Mâcon et Chalon et l’association agrisolidarité prévoit la mise à disposition d’un avocat pour permettre aux agriculteurs de bénéficier d’un conseil gratuit. Son apport peut être capital sur les aspects juridiques, patrimoniaux ou même lors des négociations tendues avec les banques. « Nous ne sommes pas assez sollicités ! Nous voulons garantir l’accès aux droits, rapprocher le citoyen de la justice, qu’il acquiert le réflexe “avocat” », insiste Damien Varlet.
Comme l’ont montré les dernières manifestations, l’agriculture connaît de violents soubresauts économiques, « mais ce sont souvent les accidents de la vie comme un divorce, un accident, une maladie qui entraînent l’arrivée des difficultés sérieuses. Et comme dans ce métier-là, vie privée et professionnelle sont intimement mêlées, la situation se complique vite », analyse Thierry Michel, chef de service à la chambre d’agriculture. Souvent taiseux, l’exploitant agricole tarde à demander de l’aide.
Intervenir avant qu’il ne soit trop tard
« On ne fait pas assez appel à la justice ou beaucoup trop tard », regrette le président d’agrisolidarité, Jean-Charles Blanchard. Fondée en 2007, l’association agrisolidarité regroupe les partenaires économiques et sociaux majeurs du monde agricole (chambre d’agriculture, FDSEA, Crédit Agricole, Groupama, etc.). En 2023, elle a suivi 140 agriculteurs en difficulté dont 43 sont engagés dans une procédure. « L’avocat est un interlocuteur précieux, c’est un plus dans notre boîte à outils », conclut Jean-Charles Blanchard.