Collectivités

« Les collectivités restent propriétaires de leurs données »

Sécurité. Alain Lamy est vice-président du conseil départemental de la Côte-d’Or en charge des mobilités et des infrastructures

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Photo de Alain Lamy
Alain Lamy est également fondateur de la société Ingenys, spécialisée en conseil stratégique et expertise technique des infrastructures numériques et maire de Blaisy-Bas. (Crédit : JDP)

Le Journal du palais. Des outils existent déjà. Il y a le CSirt au niveau régional, il y a l’Arnia. Est-ce que les solutions proposées par le conseil départemental vont venir en concurrence de ces outils-là ? Ou dites-vous au contraire que le département est venu occuper une place laissée vacante ?

L’orientation qu’a prise l’Arnia est une autre orientation. Le CSirt, en l’occurrence, s’adresse davantage aux entreprises et n’est pas proactif. Le CSirt est là pour répondre en cas de problème. Or je pense, et c’est toujours le message que j’ai donné à notre président, qu’il faut que l’on soit « proactif », que l’on intervienne en amont des problèmes et qu’on accompagne les collectivité tout de suite. Il faut une solution pragmatique à disposition des collectivités et des communes.

En quoi la donnée d’une petite commune rurale peut-elle intéresser des cyberattaquants ?

Alain Lamy. La commune va gérer deux types d’informations sensibles. D’une part, de la donnée personnelle. Une mairie a son fichier habitants quelque part : prénom, adresse, numéros de téléphone et ainsi de suite. Conformément aux règles RGPD, bien évidemment, mais on a quand même de l’information nominative et par recoupement de fichiers avec d’autres fichiers externes, des personnes malveillantes pourront être capables de reconstituer des portraits assez exhaustifs : c’est donc de la violation de données personnelles. L’autre risque est sur la donnée financière. Sur les équipements informatiques de nos mairie, on gère la relation commerciale avec des entreprises, on gère des rib, on paye des entreprises, on fait du mandatement, on fait des transactions financières... Imaginez qu’un tiers s’introduise : il peut-être amené effectivement à pirater ces données !

La direction du numérique du conseil départemental pilotant ces boitiers et possédant le data center, in fine, à qui ces données appartiennent-elles ? Aux mairies, aux collectivités, à ceux qui les ont produites ? Ou est-ce qu’elles deviennent propriété du conseil départemental ?

Il n’y a pas d’ingérence de la part du département. Il y a juste un accompagnement technique, un accompagnement technologique. Les collectivités restent évidemment propriétaires de leur données.