Mâcon : Les commerçants du centre-ville entrevoient le bout du tunnel
Commerce. A Mâcon, entre le Covid et longs travaux de réfection du centre-ville, les commerçants ont vécu des dernières années compliquées. Mais à l’heure du retour à la normale, chacun se veut optimiste.
Les plaies béantes qui défiguraient les rues ont fait place à un joli pavé en pierre naturelle et les badauds n’ont plus à suivre un parcours cahoteux pour progresser. Les travaux ne sont pas tout à fait terminés mais le centre-ville a déjà retrouvé belle allure.
Si les élus ont fait tout leur possible pour maintenir l’accès aux magasins durant cette période, « il y a eu une perte de flux », reconnaît Laurent Mazoyer élu délégué en charge du commerce, toutefois confiant pour la suite des événements. « Nous sommes sur un rythme de 40/50 ouvertures ou reprises d’enseignes chaque année, un chiffre supérieur aux fermetures ». Le taux d’occupation des locaux atteint 88 % contre 80 % en 2018.
Bien sûr, le profil des acteurs évolue, quelques enseignes nationales ont disparu (Jennyfer, Phildar, Burton) tandis que la restauration rapide se développe ainsi que les entreprises de services (conciergerie, aide à la personne…) ou les concepts stores. La municipalité compte beaucoup sur l’arrivée prochaine de deux locomotives : la FNAC et la franchise danoise Normal (magasins d’articles du quotidien à bas prix) sur la place aux herbes pour doper le flux.
Un parcours chaland revisité
Cette dynamique récompense aussi un travail de longue haleine de revitalisation. « Mâcon avait connu une vague de fermetures vers 2015-2017. Nous avons réagi en lançant le projet cœur de ville avec l’appui du Fisac (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce) notamment », rappelle l’élu qui a pu compter sur son « manager » de centre-ville, Nathalie Curt, pour faciliter le lien entre propriétaires et bailleurs notamment pour négocier des loyers plus en phase avec la réalité.
La revitalisation passait donc par des travaux d’envergure en centre-ville, « l’objectif étant de créer un parcours chaland à travers le centre-ville, un circuit cohérent qui n’existait pas car il n’y avait pas de continuité », détaille Nathalie Curt. Les travaux incluent également la création d’espaces verts et d’un parking.
Autre indicateur qui invite à l’optimisme : la progression de la population mâconnaise (+ 1000 habitants), soit autant de consommateurs potentiels supplémentaires, fruit d’une politique de rénovation de l’habitat.
Du côté des commerçants, on adopte la positive attitude. « Après tout ce qu’on a vécu, on ne rouspète plus » sourit Virginie De Battista, la présidente de Mâcon Tendance, forte de 130 adhérents, même si elle se veut vigilante sur certains comportements : les réflexes d’achat en ligne nés pendant le confinement et le télétravail qui éloigne les salariés du centre-ville.
Mais de constater par ailleurs un début d’inversion de tendance sur l’emplacement des magasins. « Pour un commerçant, être en zone ou galerie commerciale, ce n’est pas la panacée. Les contraintes sont fortes et les loyers élevés. Alors, certains font le choix d’un retour en centre-ville. »