Les expositions permanentes de la CIGV rendues gratuites
Côte-d’Or. Le dernier conseil municipal de la ville de Dijon présentait à l’ordre du jour le compte de gestion et le compte administratif. Il a aussi été question de la politique tarifaire de la CIGV et du devenir de la parcelle de l’ex-site Amora, quai Nicolas-Rolin.

Lors de la désormais traditionnelle conférence de presse d’avant-conseil municipal, la maire de Dijon a détaillé un ordre du jour très centré sur les comptes de gestion et administratifs , qui, pour l’exercice 2024, démontrent une santé financière jugée « très bonne : les investissements atteignent un montant record de 60,9 M € pour ce mandat, loin devant la moyenne du mandat précédent qui était d’environ 33 M €. La ville de Dijon n’augmentera pas les taux d’imposition pour la 8e année consécutive, et ce sera la 9e année en 2025, souligne Nathalie Koenders. L’épargne brute s’élève à 35 M €, dépassant largement l’objectif de 25 M €, permettant d’investir sans recourir à l’emprunt. Le désendettement est continu depuis 2008, avec une dette prévue à 100,5 M € fin 2024, le niveau le plus bas depuis 1998. En 2008, la dette s’élevait à 235,7 M €, ce qui représente une réduction de plus de 57%. Le taux de réalisation des dépenses d’équipement est de 66%, avec près de 12 M € de restes à réaliser. 70% des appels d’offres de la ville sont remportés par des entreprises locales, soutenant ainsi l’emploi local. »
Un exposé contesté par le groupe d’opposition Agir pour Dijon qui a voté contre ces résultats : « Le compte administratif présente un niveau d’épargne brute satisfaisant de 35 M €, et un excédent d’exécution, moitié moindre qu’en 2023, de 15,75 M €. Ces résultats confirment nos critiques formulées sur l’insincérité des budgets primitifs, depuis plusieurs années. Vous soulignez le niveau élevé des dépenses d’équipement, un peu plus de 60 M €. Nous observons qu’il est gonflé par une dépense de 7,3 M € non prévue initialement, le rachat du site Amora, dont nous mettons en cause l’utilité pour les Dijonnais ». On se souvient du projet immobilier Moutarde stoppé après la découverte d’amiante sur ce site de 20.000 m2 auparavant occupé par Amora, quai Nicolas-Rolin.
Des études sont en cours pour déterminer l’étendue de la contamination, les coûts de dépollution et les possibilités de construction futures : pas de projets incluant de l’habitat, mais des équipements publics ou des terrains de sport en surface sont envisagés. Une procédure légale de référé expertise a été lancée pour analyser l’historique du site et établir les responsabilités. Les résultats de ces études prendront un temps « extrêmement long », a reconnu Nathalie Koenders. La protection d’urgence installée par la métropole a d’ailleurs été conçue pour durer « longtemps ».
140.000 € de manque à gagner en partie compensés
Afin « d’harmoniser la politique tarifaire des expositions permanentes à la Cité de la gastronomie et du vin sur celle des autres musées dijonnais », la ville a décidé de rendre gratuite ses expositions permanentes. Le manque à gagner estimé (140.000 €) sera en partie compensé par la hausse des visites commentées avec dégustation, visant à récupérer entre 70.000 et 80.000 €. Les expositions temporaires resteront, elles payantes. « Il n’y aura aucune suppression d’emploi suite à cette mesure », a assuré la maire de Dijon, reconnaissant les difficultés d’attractivité de l’équipement : « Cela permettra de communiquer sur la Cité. On sait que ce n’est pas simple, on ne va pas se le cacher », admet Nathalie Koenders, en comparant néanmoins la CIGV et ses 800.000 visiteurs annuels (dont 138.000 pour le pôle culturel) à ses homologues de Lyon (fermé), Rungis (repoussé), Tours et même de la Cité des vins de Beaune. « Donc oui, ce n’est pas simple. Mais il faut arrêter de toujours dénigrer. Et qu’aurait-on aimé à la place de de cet hôpital ? Une friche en plein coeur de ville ? Il faut plutôt satisfaire de de cet bel équipement ».