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L’éolien : les pales de la discorde

Éolien. SAB Energie veut installer cinq éoliennes de 250 mètres de hauteur à Saint-Micaud et Marigny. Un projet que dénonce Patrick Girardon, président d’une association d’opposants.

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Photo d'Éoliennes
(Crédit : DR)

Cinq éoliennes de 250 mètres s’élèveront-elles sur les communes de Saint-Micaud et Marigny ? Le projet porté par SAB Energie bientôt déposé auprès de la DREAL (Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), suscite déjà des oppositions.

Pour Patrick Girardon, président de l’Association de Sauvegarde de l’Environnement Marigny - Saint-Micaud (ASEM-StM) c’est non ! : « Depuis 2021, c’est le pot de terre contre le pot de fer. Pour le moment, le dossier n’existe pas puisqu’il n’est pas déposé. On ne peut donc pas le contester ». Jusqu’à présent, seules les 19 communes concernées ont reçu une note non-technique. Des études ont été lancées sur les corridors aériens et sur la biodiversité. Ce que redoute Patrick Girardon, c’est que « le préfet impose le projet malgré les refus, comme il en a la droit ».

Un encadrement strict

Pour étayer son opposition, l’association dénonce « des conflits d’intérêts » sans plus de précision, l’inefficacité de l’éolien, mais surtout l’impact sur l’environnement proche et la multiplication des installations. Des arguments que Nino Labail, chef de projet de SAB Energie, réfute : « La loi est stricte. Elle nous impose une distance minimale de 500 mètres des habitations et le respect des aires d’influence paysagères. Nous avons porté cette distance à 660 mètres ».

Photo de Nino Labail
Nino Labail (Crédit : DR)

En ce qui concerne la production d’énergie, Nino Labail s’appuie sur les études de RTE : « La construction à cette hauteur présente deux avantages pour une production régulière : la stabilité et la vitesse du vent, qui ne sont pas perturbées par le relief ».

Avec des mâts d’une hauteur de 160 mètres, les cinq éoliennes de Marigny et Saint-Micaud, qui bénéficient des dernières technologies notamment en matière de composants, devraient produire jusqu’à 7,5 mégawatts d’électricité, soit la consommation de 15 000 habitants.

Il faut donc attendre l’enquête publique et les délais légaux, fixés à 10 mois d’instruction par la récente Loi d’accélération des énergies renouvelables. À moins d’un recours, les premiers mats devraient sortir de terre d’ici deux ans : « Je suis chaque semaine sur le terrain, précise Nino Labail. Les opposants sont minoritaires mais nous devons échanger avec eux ».