Les petites villes rurales ont de l’avenir !
Aménagement. Développer le réseau des villes secondaires pour maintenir une campagne dynamique et équilibrée dans toutes ses dimensions, capable de répondre aux enjeux du futur, notamment environnementaux. Tel est l’objectif de l’État à travers la convention « Petites villes de demain ».
Le préfet Yves Séguy a signé mardi 18 juillet avec plusieurs maires et présidents d’intercommunalité du Mâconnais et Clunysois une convention de revitalisation des « petites villes de demain ». Elle s’intègre dans l’opération de revalorisation du territoire voulue par la loi Elan portant sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique.
Au total, quatre communes sont concernées dans le Mâconnais (Tramayes, Matour, Pierreclos et Dompierre-les-Ormes) et cinq dans le Clunysois (Salornay-sur-Guye, Bergesserin, Joncy, La Guiche et Cluny), parfois de toutes petites entités - Bergesserin ne compte que 200 habitants - mais parce qu’elles sont des « centralités » qui contribuent au maillage du territoire rural.
Selon le représentant de l’État, les bénéfices de cette convention sont multiples : accès préférentiel à certaines aides publiques ; développement de dispositions juridiques pour conforter les commerces de centre-bourg et faciliter la rénovation de l’habitat ou encore préservation des droits de préemption pour des projets d’aménagement d’intérêt général.
Développer sans artificialiser
Cette convention ne signifie donc pas l’accès à une ligne de crédit infinie et les élus ne se sont pas montrés frustrés pour autant. Tous se sont félicités de l’apport en ingénierie de Sandrine Dutartre (cheffe de projet) mise à disposition et qui contribue à passer « de l’idée au projet, du projet à la réalisation », une aide précieuse à laquelle les élus des petites communes ne sont pas habitués.
Ils ont ensuite partagé les enjeux et actions en cours sur leur territoire. Le sujet de l’habitat est partout prégnant. Les communes ont besoin de rénover les centre-bourgs pour faire des locaux commerciaux, du locatif notamment adapté aux personnes âgées mais aussi des logements individuels pour les familles.
Certaines communes comme Tramayes, sont touchées par le vieillissement de leur population et la difficulté d’attirer des jeunes couples avec la rareté des terrains à bâtir. Le maire, Michel Maya, a donc plaidé pour aller vers le zéro artificialisation « par étape ».
Ces villages veulent aussi demeurer des pôles économiques, artisanaux notamment, forts. À Bergesserin, les anciens sanatoria vont accueillir prochainement un brasseur de bières en attendant d’autres corps de métiers.
À Salornay-sur-Guye, les priorités portent plutôt sur un projet de maison de santé et la création d’une chaufferie bois pour alimenter les bâtiments publics. À Cluny, « la plus petite ville universitaire de France », le défi est de faciliter les mobilités dans une ville médiévale et en relief, d’introduire des modes doux (vélo, trottinette, cheval) et de renforcer l’attractivité touristique.
Quelques exemples parmi d’autres de projets que veulent mener ces communes, motrices sur leur territoire. « Je crois en ruralité avec un grand R, une ruralité décomplexée qui affiche ses atouts », a conclu enthousiaste le préfet.