Les silos du Batardeau s’effacent progressivement du paysage
Yonne. En février, l’ancien site de 110 Bourgogne aura entièrement disparu des berges de l’Yonne. Les opérations de concassage des matériaux dont 90 % doit être recyclé pourront alors commencer.
Au rythme d’une cellule par jour ou presque, les mâchoires de la plus grande pelle mécanique d’Europe - 76 mètres de haut pour plus de 300 tonnes à la pesée - déployée par la société Avenir Construction ne vont faire qu’une bouchée de la « cathédrale de ciment » construite dans les années 1960. Lancé fin décembre, le chantier de démolition des anciennes installations de 110 Bourgogne, acquises par la ville d’Auxerre via l’Établissement public foncier (EPF) Doubs-BFC pour 1,4 M€ en 2022, devrait s’achever au cours du mois prochain, confirme Nordine Bouchrou, adjoint au maire en charge de l’urbanisme. Après la mise à terre des silos dont ceux qui supportent la fresque peinte en 2018, l’entreprise de démolition va s’atteler à démanteler deux bâtisses présentes sur le site : la maison du directeur et le bâtiment administratif. « À partir du mois de mars, l’idée est de remettre à niveau pour retrouver un sol sain et de commencer les opérations de concassage. Une partie des matériaux vont être réutilisés pour des projets locaux comme la plateforme municipale de la voirie, aux Cassoirs. »
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Si le coût de cette phase préliminaire dont l’objectif est de faire disparaître, en partie, les antiques silos est estimé à près de 2 M€, l’ensemble du projet baptisé Auxerre ambitieuse, pour lequel la ville est devenue lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt (Ami) « Démonstrateur de la ville durable », doit mobiliser quelque 250 M€ afin d’implanter un écoquartier sur deux friches industrielles composées du site du Batardeau, donc, et de celui des Montardoins, où figurent les vestiges de l’empire Guilliet. « Ce sont 17 hectares qui vont être complètement réhabilités même si les usages ne sont encore pas définis. Comme vous le savez, nous avons signé un protocole de partenariat avec deux groupes, Essor et Cardinal. Nous attendons leur retour sur ce qu’ils vont nous proposer en termes d’agencement », rappelle l’adjoint au maire en charge de l’urbanisme, des travaux et de l’accessibilité qui a mis en lumière, par ailleurs, le travail effectué en amont par l’architecte-conseil Sylvio d’Ascia.
Nouveaux Usages
Dix ans devraient ainsi être nécessaires pour faire émerger ce nouveau quartier mixant logements, commerces et services publics sur fond de mobilité douce, d’autonomie énergétique (géothermie, photovoltaïque et hydroélectricité) et d’espaces verts. « Cela va être la jonction parfaite entre la future Plaine des sports, le coeur de ville et le quartier Rive Droite », promet l’élu. Sur l’emprise foncière du Batardeau, un hôtel, un restaurant en rooftop « unique en Europe » et un data center pourraient trouver leur place.
La connexion avec le canal du Nivernais, situé à proximité immédiate, devrait en outre naturellement s’opérer. « Le port fluvial est un enjeu dans cette réhabilitation de 17 hectares. L’idée est qu’on puisse aussi se promener au bord des quais, que ce soit un quartier complètement apaisé où la voiture n’a pas sa place. » Avant cela, la prochaine étape consistera à l’enlèvement et au recyclage de près de 10.000 tonnes de gravats.
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