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Loups : les « prélèvements » assouplis

Territoire. Deux nouveaux arrêtés, concernant la réglementation des autorisations de tir et le montant des indemnisations aux éleveurs, ont été publiés vendredi 23 février au Journal Officiel.

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Photo d'un loup présent en France
Les loups présents en France sont issus de la souche italienne. (Crédit : J.F Guittard/Site de l’Office français de la biodiversité.)

Publiés au Journal officiel à la veille de l’ouverture du Salon de l’agriculture 2024, deux arrêtés signés des ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture, viennent préciser le cadre réglementaire des tirs de défense contre le loup autorisés dans le cadre de la défense des troupeaux, ainsi que les indemnisations. Des tirs qui restent « dérogatoires », le loup étant en Europe (même si ce statut fait l’objet de discussions) une espèce protégée par la Convention de Berne de 1979, transcrite dans le droit français en 1989.

Ces tirs qui sont de deux catégories (tirs de défense ou tirs de défense renforcée suivant la situation de l’élevage), peuvent être effectués par des lieutenants de louveterie assermentés (85% des prélèvements réalisés) ou par des éleveurs dépositaires des autorisations. Ceux-ci devront également disposer de matériel de vision nocturne afin d’identifier le loup avant tir, les lieutenants de louveterie disposant eux de matériel de visée nocturne permettant le tir.

Selon la nature des troupeaux (équins, asins et bovins sont considérés comme non protégeables actuellement au contraire des élevages ovins et caprins), l’éleveur pour détenir un droit de tir, devra prouver qu’il a mis en place des mesures de protection suffisantes.

Une prédation stable

Entre 2018 et 2023, la population lupine est passée de 430 à 1.104 individus sur le territoire français ; un nouveau comptage sera publié fin mars. Ce chiffre est primordial, car il détermine le nombre de loups potentiellement chassables, le plafond étant fixé à 19% de cette population. Ainsi l’année dernière, sur les 209 prélèvements autorisés, 207 loups ont été tirés. Si la population de loups a crû, les attaques sur les troupeaux - qui justifient l’arsenal législatif dont le Plan national loups 2024-2029 fixe le cadre - sont restées quasiment stables, passant entre 2017 et 2022 de 11.080 à 12.500. Pour autant, le législateur a choisi de ne pas minimiser le traumatisme subi par les éleveurs en facilitant le processus d’indemnisation des pertes subies et en revalorisant les sommes versées pour les bêtes tuées lors d’une attaque attestée par le loup. Les bêtes disparues suite à l’attaque sont également indemnisées à hauteur de 20 % du montant de l’indemnisation des animaux tués.