Collectivités

Maison natale de Colette : un chantier patrimonial pour un lieu vivant

Patrimoine. À Saint-Sauveur-en-Puisaye, la maison natale de l’écrivaine Colette se réinvente. Dix ans après son ouverture au public, ce haut lieu de mémoire littéraire connaît une nouvelle phase de travaux qui dépasse la simple restauration.

Lecture 4 min
Photo de la maison natale de Colette
La livraison des communs est annoncée pour le printemps 2026, année qui marquera le dixième anniversaire de la réouverture du site. (Crédit : Maison natale de Colette)

À Saint-Sauveur-en-Puisaye, la maison natale de l’écrivaine Colette se réinvente. Dix ans après son ouverture au public, ce haut lieu de mémoire littéraire connaît une nouvelle phase de travaux qui dépasse la simple restauration.

Le vaste bâtiment des communs, ensemble des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles adossé à la demeure principale, est au centre du projet. Autrefois grange, laiterie et logement du gardien, il retrouve aujourd’hui une fonction vivante. « C’est un espace qui va changer la façon d’appréhender la maison. On pourra y entrer librement, pour une exposition, une rencontre ou simplement un thé d’été », explique Frédéric Maget, directeur de la maison de Colette.

Les maçons ont conservé l’enveloppe historique tout en repensant l’intérieur pour abriter une grande salle d’exposition modulable. L’espace accueillera deux expositions par an : « Une première consacrée à Colette et son temps, et une seconde qui sera une invitation lancée à une créatrice contemporaine », précise le directeur. Un salon de thé estival, des cuisines professionnelles, une loge d’artistes et des espaces techniques complètent l’aménagement. Les normes muséographiques les plus exigeantes sont intégrées : traitement de l’air, contrôle hygrométrique et régulation thermique permettront de recevoir des oeuvres prêtées par des musées nationaux ou étrangers.

La direction du chantier s’attache à restituer l’esprit du XIXᵉ siècle. « Tous les enduits de façade ont été faits à partir de chaux et de sable de la région, posés à la main ; les papiers peints sont imprimés à la planche, les verres soufflés manuellement », détaille Frédéric Maget. Cette exigence vaut aussi pour les jardins : « Chaque plante, chaque arbre que vous voyez est présent dans les textes de Colette ».

Un moteur culturel et territorial

Un studio de résidence pour chercheurs et auteurs est également prévu, ainsi qu’un espace d’archives dans les combles. « Nous voulons un lieu de mémoire, d’inspiration et de création », résume le directeur. Ces nouvelles pièces renforceront le rôle de la maison comme centre de recherche et de diffusion littéraire.

Avec plus de 20.000 visiteurs par an, la maison de Colette contribue à l’économie touristique de la Puisaye-Forterre. Cette nouvelle étape élargit l’offre et prolonge les séjours : expositions temporaires, conférences, projections dans la cave réaménagée, salon de thé… Autant d’occasions de dynamiser commerces, hébergements et services du village. La programmation prévoit notamment l’exposition « Dessine-moi Colette » pour l’inauguration, réunissant cinq dessinatrices et autrices de manga, signe d’une ouverture assumée vers de nouveaux publics.

À terme, la Maison natale de Colette se veut un lieu de mémoire, d’inspiration et de création, fidèle à l’esprit libre de l’écrivaine tout en répondant aux attentes d’un tourisme culturel en plein essor. En transformant un patrimoine intime en espace de partage et de création, le projet illustre comment un site historique peut devenir un levier de développement culturel et économique, sans jamais perdre son âme.