Collectivités

Métiers en tension : L’UIMM enclenche la surmultipliée

Formation professionnelle. Quarante chefs d’entreprise ont découvert le nouvel atelier de chaudronnerie soudure du Pôle formation d’Auxerre pour lequel un million d’euros a été investi grâce à un cofinancement du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et de l’Opco-2i.

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L'avant-première du nouvel atelier de formation de chaudronnerie soudure
Fruehauf, Charot, Joussot, Énodis Productions… Une quarantaine d’entreprises industrielles icaunaises de toutes tailles étaient présentes à la visite, en avant-première, du nouvel atelier de formation de chaudronnerie soudure implanté à la Maison de l’entreprise. (Crédit : DR)

Dans l’Yonne, chaudronniers et soudeurs n’ont jamais été aussi convoités. Lors du dernier « Brunch de l’apprentissage », concocté par la Maison de l’entreprise et les organisations représentatives, mercredi, ils étaient nombreux parmi les dirigeants à jeter une oreille attentive aux solutions en alternance proposées par les formateurs du CFA de l’Industrie.

À cette occasion, ils ont pu visiter le nouvel atelier de formation entièrement consacré aux métiers de la chaudronnerie et de la soudure. Sur près de 700 mètres-carrés, un parc complet de machines traditionnelles et à commandes numériques (CN), 15 cabines de soudage et quatre cabines de meulage ont été regroupés afin de préparer les candidats aux différents diplômes - du CAP au BTS - et aux nombreux CQPM (Certificats de qualification paritaire de la métallurgie) de soudeurs.

Pour plus de confort et de sécurité, l’ensemble du bâtiment a été équipé d’un système d’aspiration ultramoderne et d’un « bardage double peau micro-perforé » afin d’atténuer les bruits ambiants. Une infrastructure destinée à attirer de nouveaux talents et à former aux mieux les collaborateurs des entreprises.

L’an dernier, 200 salariés ont emprunté cette voie dont 140 ont suivi une ou plusieurs qualifications de soudage spécifiques, à l’aéronautique par exemple, rappelle l’UIMM de l’Yonne.

« Nous avons identifié un besoin territorial des entreprises de former des jeunes, des demandeurs d’emploi ou des salariés en poste, notamment dans les métiers de la soudure », rappelle Édita Kozar. « Nous étions implantés, auparavant, à Joigny dans un petit bâtiment éloigné de la Maison de l’entreprise ce qui posait des problèmes de mobilité et de proximité pour les candidats. Nous avions besoin d’un dispositif plus innovant, à la hauteur des besoins des entreprises. »

La responsable de la formation initiale au Pôle formation 58-89 souligne, néanmoins, que pour toutes les filières d’alternance, il existe plus de « besoins entreprises » que de « jeunes présents dans les cursus ». « Nos équipes commerciales, que ce soit sur la formation continue ou la formation initiale sont présentes partout, sur tous les forums, tous les salons et les journées portes ouvertes pour aller à la rencontre de jeunes motivés et identifier les savoir-être. »

Selon les derniers résultats, 92 % des candidats ont obtenu leur examen, lors des précédentes sessions, et 87 % ont décroché un poste dans les six mois. « Il existe une vraie dynamique collective, celle de faire découvrir les métiers de l’industrie et leurs opportunités. »

Une démarche appréciée

« Nous sommes régulièrement en recherche de candidats en alternance, en CAP, en Bac pro ou en BTS. » Présent lors de cette journée d’informations, le dirigeant de Tôle fine icaunaise (TFI) à Auxerre et de Yonne décapage à Appoigny, Xavier Blin, s’est montré convaincu, tant par la démarche que par la qualité des nouvelles infrastructures.

« La formule proposée par le Pôle formation offre aux jeunes la chance d’apprendre les bases du métier et de les exprimer en entreprise. Et ça fonctionne très bien. » Un enthousiasme partagé par Brice Mainetti, directeur général de Bléneau Industrie, spécialisé dans l’emboutissage et, bientôt, dans la découpe Laser.

La PMI poyaudine réfléchit à « faire monter en compétences » un salarié intérimaire en l’intégrant dans un parcours de formation qualifiante. « La proximité est un atout indéniable tout comme la cohésion de l’équipe et le professionnalisme des intervenants qui, pour un industriel, fait plaisir à voir. » D’après l’Observatoire de la métallurgie et de l’Opco-2i(Opérateur de compétences interindustriel), sur l’ensemble de la Bourgogne-Franche-Comté, 45 % des besoins de recrutement en chaudronnerie ont reçu une réponse par la formation, en mars 2023, alors que plus de 400 postes étaient à pourvoir pour remplacements de mobilités et des départs en retraite.