« Mon projet ? Transformer l’Esirem en Polytech Dijon »
École d’ingénieurs. Après cinq années à la direction de l’Esirem, Albert Dipanda repart à la tête de l’école d’ingénieurs dijonnaise pour un nouveau mandat. L’occasion de dresser un bilan de ses actions et d’évoquer ses projets pour l’avenir de l’établissement.
Le Journal du palais. Finalement, si vous deviez faire un rapide bilan de ce premier mandat, que retiendriez-vous ?
Albert Dipanda, directeur de l’Esirem. On peut faire un bilan sur trois éléments. Le premier, c’est au niveau des effectifs. En cinq ans, nous avons doublé nos effectifs, ce qui est exceptionnel parce que sur le plan national, les écoles d’ingénieurs augmentent leurs effectifs tous les ans de 2 %. Le deuxième point, c’est sur la notoriété de l’école. En 2016, quand j’ai pris les commandes de l’école, l’Esirem était classée à la 92e place du classement de l’Usine Nouvelle (le classement le plus représentatif des écoles d’ingénieurs), en 2021 nous sommes à la 50e place. Il y a eu effectivement un vrai bond durant ces cinq années. Et le troisième élément c’est le fait que l’Esirem est rentrée dans un réseau prestigieux qu’est le réseau Polytech. En février, nous sommes en effet devenus école associée... Nous ne sommes pas encore membre à part entière mais c’est quand même une intégration dans le réseau qui indique que ce dernier considère que nous avons les mêmes forces et les mêmes valeurs que les écoles qui s’appellent aujourd’hui Polytech. Enfin, j’ai créé un nouveau département robotique qui se trouve dans un autre site, au Creusot, faisant de l’Esirem une école multisites.
Comment expliquez-vous ce bilan plus que positif ?
Ce bilan exceptionnel s’explique par le fait que lorsque j’ai pris la tête de l’école, j’avais un vrai projet. J’étais déjà à l’école depuis une dizaine d’années et j’ai présenté un véritable projet de développement de l’école que j’ai ainsi mis en œuvre. C’est vrai que c’était la première fois qu’un directeur se présentait avec un projet et un certain nombre d’axes de développement. Mon projet était construit sur 18 points, ce qui m’a permis d’avoir une véritable feuille de route à suivre durant ce premier quinquennat. Mais ce développement de l’Esirem est aussi très implicitement lié au fait que Dijon est devenue métropole. Ainsi, la collectivité a pu davantage montrer son intérêt pour l’enseignement supérieur et construire au sein même de la métropole un pool d’écoles d’ingénieurs important.
Aujourd’hui, vous êtes donc réélu à la direction de l’Esirem. Quel est votre nouveau projet de développement pour ces cinq prochaines années ?
Ce nouveau projet est un peu moins ambitieux que le premier, certes… Il faut dire que les cinq années que j’ai faites ont fait gagner entre 15 et 20 ans à l’école. L’Esirem a en effet connu un développement singulier et ce même au niveau national. Aujourd’hui, nous sommes passés dans une deuxième dimension, de la petite école d’ingénieurs à une grande école. Du moins on s’en rapproche puisque nous sommes partis de 365 élèves pour atteindre 750 élèves à la rentrée 2021. Dans les trois ou quatre ans à venir nous aurons atteint la barre symbolique des 1.000 élèves et nous serons vraiment devenus une grande école d’ingénieurs. Mon projet majeur est de faire en sorte que l’Esirem devienne Polytech Dijon.
Qu’est-ce que cela apportera à l’établissement et à ses étudiants ?
Cela nous apportera une visibilité et une notoriété qui est sans aucune mesure avec celle que nous avons aujourd’hui. Nous rentrerons aussi dans un réseau de 15 écoles d’ingénieurs, 3.500 diplômés tous les ans et 90.000 alumni (des ingénieurs sortis de Polytech). L’Esirem, c’est aujourd’hui 1.500 alumni. Enfin, Polytech est un réseau prestigieux, ce qui ouvre des portes à nos futurs diplômés.
Aujourd’hui, vous faites déjà partie de ce réseau en tant qu’école associée, vous approcherez bientôt les 1.000 élèves. Que faut-il de plus pour devenir Polytech ?
C’est le réseau qui juge que l’école est assez « importante » pour rentrer dans le réseau en tant que membre à part entière. Les écoles Polytech sont des écoles internes à des universités et qui ont entre 1.000 et 1.500 élèves. Le fait d’être école associée est déjà un premier pas puisque ça me permet d’assister au directoire des écoles Polytech, je participe aux comités exécutifs et l’école participe aux assises du réseau. Enfin, nous bénéficions de certains avantages, notamment sur le plan international grâce aux partenariats mis en place par le réseau. On travaille aujourd’hui au sein du réseau pour leur montrer qu’on s’implique. Finalement, nous pouvons dire que nous faisons du lobbying au sein du réseau auprès de mes collègues directeurs afin de devenir Polytech Dijon dans les trois à quatre prochaines années.
Quel avenir envisagez-vous pour le site du Creusot ?
Nous avons sur ce site un soutien très fort de la part de la Communauté urbaine Le Creusot Montceau qui va nous mettre à disposition des locaux dans le site technopolitain qu’ils construisent actuellement. Nous aurons ainsi un peu plus de 2.000 mètres carrés pour nous développer. Nous aimerions ainsi avoir entre 180 et 200 élèves dans cinq ans, sur le site du Creusot.