Noces d’étain pour les Climats
Côte-d’Or. L’Association des Climats du vignoble de Bourgogne a donné au Clos-Vougeot le coup d’envoi des célébrations des 10 ans de l’inscription des Climats de Bourgogne au Patrimoine mondial de l’Unesco.
« Dix ans déjà ! ». C’est par ces mots qu’Aubert de Villaine, fondateur et président d’honneur de l’Association des Climats du vignoble de Bourgogne – Patrimoine mondial a lancé, le vendredi 17 janvier, l’année de célébration sous l’adage du Clos Vougeot qui convenait magistralement à l’instant : « Jamais en vain – Toujours en vin ». Rappelons-nous...
Une reconnaissance mondiale
Le 4 juillet 2015, après dix ans de préparation, les Climats du Vignoble de Bourgogne étaient inscrits au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Car, si la célébration est aujourd’hui aisée, pour le « bébé de Villaine » tel que le qualifie Bertrand Gauvrit, directeur de l’association, l’accouchement fut difficile. Une naissance qui aura demandé dix années mais durant lesquels Aubert de Villaine se réjouit de « n’avoir jamais mis de côté ou oublié aucun des fondamentaux de départ » qui, en 2025, continuent de mobiliser les territoires et les acteurs, dans le soucis de transmettre, promouvoir et défendre les Climats de Bourgogne comme une valeur : « Cette fameuse valeur universelle exceptionnelle que le monde nous envie, qui est si forte mais aussi si fragile dans le monde que nous vivons ».
2025 sera donc l’année des festivités que l’association a voulu accessibles à tous les publics. Car, au-delà de célébrer une tradition, un savoir-faire et un terroir, c’est un territoire, un paysage qui s’étend des Côtes de Nuits et de Beaune, de Dijon aux Maranges au sud de Santenay, fruit de 2000 ans d’interactions, d’échanges et d’écoutes entre les femmes, les hommes et la terre qui font des Climats un lieu unique parmi les 1.200 sites inscrits au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Soixante kilomètres de terre(s) qui sont devenus, grâce à cette reconnaissance, essentiels à l’Humanité, dont il ne sera désormais plus possible de se défaire : « Les Climats de Bourgogne aujourd’hui c’est un site patrimonial, mais c’est surtout une valeur qui parle au monde entier, ajoute Gilles de Larouzière , président de l’association. On en avait conscience mais cette dimension a vraiment été plus encore mise en lumière depuis 10 ans ».
Une année de fête
Toute l’année vont donc se dérouler une vingtaine d’événements tournés vers le vin, bien évidemment, mais aussi autour de la littérature, la découverte de la biodiversité, de façon ludique et familial, dans le périmètre des Climats mais aussi au-delà « pour rappeler que ce patrimoine est celui de tous les bourguignons et qu’il attire le regard sur la Côte viticole mais aussi sur toute l’histoire et le patrimoine de notre région », a précisé Marie-Claire Bonnet-Vallet, présidente de Côte-d’Or attractivité et vice-présidente du Comité de pilotage 10 ans. Une série de rencontres qui trouvera son point d’orgue le week-end du 4 juillet 2025, qui marquera les 10 ans jour pour jour, de l’inscription au Patrimoine mondial autour des « Gardiens des Climats ». Une année qui, selon Aubert de Villaine démontre que, « En demandant cette inscription au Patrimoine Mondial, nous avons mis le doigt sur quelque chose de vrai et de nécessaire ». Une année anniversaire qui permettra de donner la tendance en matière d’attractivité touristique puisqu’après une hausse de +3,8% entre 2022 et 2023, dont 80.000 visiteurs pour les trois Cités des vins de Bourgogne (65.000 pour la seule Cité de Beaune) le tourisme en Bourgogne a diminué de 2,5% en 2024. Seule exception, la Côte-d’Or (+ 0 1 %) probablement boostée par le passage du Tour de France et de la flamme Olympique selon l’Insee.